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Édité le 01/04/2007 à 01:34
Le Château Blanc - Orhan Pamuk
Le narrateur est un Italien de vingt ans, féru d'astronomie et de mathématiques. Capturé par des marins turcs et jeté dans la prison d'Istanbul, il se dit médecin, et est offert comme esclave à un hodja, un savant. Le maître oriental et l'esclave occidental se ressemblent de manière effrayante, éprouvent une méfiance immédiate l'un pour l'autre. Mais ils ne se séparent pas, vivent ensemble, travaillent ensemble, quotidiennement, d'abord sur la pyrotechnie, ensuite sur une horloge, enfin sur une redoutable machine de guerre pour Mehmet IV, dit le Chasseur, sultan de 1648 à 1687. Ensemble encore, ils contribuent à l'éradication d'une épidémie de peste. Tantôt dominant, tantôt dominé, des années durant, chacun raconte sa vie à l'autre. Puis les deux doubles doivent s'engager, avec leur machine de guerre, dans la désastreuse campagne polonaise. Mise à l'essai sur un château blanc, la machine ne fonctionne pas. Craignant pour sa vie, le Maître usurpe l'identité, la personnalité et le passé du narrateur. Celui-ci reste à Istanbul, devient le Maître. Des années plus tard, il entend parler de l'Autre, comme d'un ancien esclave capturé par des marins turcs, et qui s'est évadé...
Ça s'annonçait bien, un titre un peu poétique, "Le chateau blanc", l'histoire un peu originale, d'un esclave et de son maître que l'on vient à confondre à la fin, un auteur, Orhan Pamuk, nobel de littérature 2006. Presque tout les éléments étaient réunis. Mais voilà, avant de faire un chef-d'oeuvre, il faut souvent essuyer les plâtres, Orhan Pamuk lui est ressortit tout blanc de son château de sable.
L'univers de ce Château Blanc, c'est ce duo, un italien érudit et un turque savant. L'un apprend à l'autre son art, sa science et sa vie. L'autre en vient à jalouser son partenaire. La première partie se déroule plutôt sans encombre, ensuite celà se gâte. Les mêmes arguments et mêmes discussions tournent en rond, se font répéter à longueur de pages, parfois même avec insistance, si Orhan Pamuk à voulu exprimer l'ennui des journées de cet Esclave cloîtré dans la demeure de son Maître pendant que celui-ci s'entretien avec le Vizir ou le Sultan, c'est fort bien réussi, mais pas forcément matière à roman. Puis viens le jeu de miroir, l'Esclave prend la place du Maître, se prend à jouer "à l'autre", vient même à en avoir des troubles de la personnalité, puis apprend qu'un turc érudit s'est installé en Italie et lui ressemble fort, en bref retour à la case départ. L'auteur incite même à retourner à une certaine page décrivant une scène vue à travers une fenêtre pour comprendre le retournement de situation. Jeu de miroir (à prendre au premier degré avec la scène schizophrène entre les deux accolytes), distantiation à travers des fenêtres, pour ajouter encore plus de boucles, le livre ouvre sur l'introduction d'un manuscrit trouvé qui contient l'histoire en question.
Bref, Daniel Pennac s'est emmêler avec ses sosies et Orhan Pamuk n'a pas fait mieux.
À éviter.
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