Édité le 16/08/2008 à 11:18
Metallica@Rock en France 2008
Ça fait toujours plaisir de retrouver la grande place d'Arras, peut-être un des endroits les plus agréables à regarder du Nord-Pas-De-Calais, célébrant l'architecture et l'esthétique flamande dans ce qu'elles ont de plus appréciables. D'autant qu'en ce 14 août 2008, le prétexte c'est Metallica, l'un des poids lourds de la musique métal donnant son unique concert français dans le cadre du Festival Rock en France. L'affluence ne me paraît pas incroyable et j'ai déjà vu le site bien plus rempli en populace ( à l'occasion de la venu de Depeche Mode par exemple). La faute a un rapport qualité/prix relativement peu attractif (79 euros, 3 groupes) mais la faute aussi a une affiche décevante surtout par rapport aux multiples buzz et rebondissements (Rage Against The Machine, Queens Of The Stone Age, The Prodigy, Down) qui ont provoqué des suées ( pour rien hélas ) chez les amateurs de musique agressive. Ce sont finalement les Landais de Gojira et les Néerlandais Within Tempation qui auront la lourde tache d'ouvrir pour un public qui attend les Californiens de pieds fermes. Premier hic : alors que Gojira entame son set, je suis encore dans la file d'attente qui s'est avéré longue mais alors très longue. Au vu de la masse de metalheadz venus voir le groupe, 4 personnes pour réguler le trafic des entrées, c'est vraiment trop peu et ça cause pas mal de frustrations dans le public qui manifeste déjà son mécontentement au travers d'insultes en tout genre. J'entends le jouissif « Flying Whales » qui raisonne au loin et parvient quand même à assister à vingt minutes du concert de Gojira. La configuration de la scène est somme -toute assez classique : un écran central et deux écrans latéraux qui diffuseront les images lives des groupes mais également des publicités lors des pauses qui horripileront les spectateurs qui préféreront aller déguster des bières aux prix pas trop excessifs. De ce qui m'a été permis de voir (merci l'organisation), les Gojira ont livré un excellent concert avec un set carré, mélange de leurs meilleurs titres mais également de nouveaux titres (« Toxic Garbage Island » et « Vacuity ») de l'album à venir The Way of all flesh. Ils assurent une première partie très convaincante, malgré un son brouillon mal équilibré (la batterie qui noie un peu les autres instruments) et achèveront les fans par un « Heaviest Matter Of Universe » à la rythmique toujours sacrément dévastatrice. Une heure de pause. Les Within Temptation entrent en scène. N'ayant aucune affinités avec ce genre de musique (le métal symphonique à chanteuse lyrique), je m'abstiendrais de donner un avis. Malgré tout, l'ambiance générale me laisse à penser que le groupe fait un peu figure de poil sur la soupe avec son mix de métal symphonique et de chant féminin lyrique terriblement agaçant pour les non-initiés. Une heure et demi de pause. La pénombre gagne le superbe décor de la grand place d'Arras. Un groupe de jeunes squattant la fenêtre d'une vieille bâtisse connaît son quart d'heure de gloire en exhibant leurs intimités et en excitant le public qui n'attend qu'une chose : que les Metallica viennent leur mettre quelques bonnes claques à grands coups de décibels et de compositions d'anthologies. Et ça ne tardera pas. L'introduction d'Ennio Morricone "Ecstacy of gold" raisonne, les Metallica entre sur scène, « Creeping death » où comment démarrer un concert avec de la dynamite en barre et c'est parti pour un peu plus de deux heures de set explosif où les Four Hoursemen alterneront les va et vient temporel dans leur imposante discographie. Difficile de ne pas être déjà conquis lorsque le groupe entame le mythique « For whom the bells tolls » et emboîte le pas sur un « Ride the lightening » sublime. Les Metallica prennent un plaisir évident mais c'est surtout James Hetfield qui étonne par son charisme : il plaisante, interagit avec le public, prend visiblement du plaisir à être là, décidément à des années lumières du quadragénaire dépressif du documentaire Some kind of monster. D'autant plus, que coté chant, là où on pouvait craindre un peu de justesse, Hetfield assure royalement même sur les compositions les plus demandeuses en terme d'investissement vocal. Vécu comme une agréable surprise pour ma part, « The Memory Remains » (issu de Reload) restera le morceau le plus récent joué par le groupe (mis à part le petit nouveau « Cyanide » qui a laissé Arras tiède), le public prendra un malin plaisir à remplacer Marianne Faithfull en entonnant un « la la la la la la la la la la la la. » prenant des allures de Karaoké à l'échelle démesurée. Faisant la part belle à l'album Ride The Lightening en ce début de concert, le groupe se frottera également à son Master of puppets (avec « Sanitarium » et « Master Of Puppets » ) mais aussi au dément ..And justice for all au travers d ' «.And Justice for all » et du morceau « One » dont l'introduction « champ de bataille » sera accompagnée de feux d'artifices et autres effets pyrotechniques. Ça ne paraît pas grand chose mais c'est visuellement terrible et ça contribue à cette ambiance du tonnerre que le groupe a installé durant le show. Les plus vieux fans ont été contentés aux travers d'une set list faisant honneur à la période la plus radicale de Metallica (Kill'em all inclus via la boucherie thrash « No Remorse » entre autres), les plus jeunes auront sans doute également apprécié l'incursion dans le fameux Black Album par le biais des imparables « Nothing Else matters », « Sad But True » et autres « Enter Sandman ». C'est d'ailleurs après un « Enter Sandman » ravageur que les Metallica s'en vont et laissent le public se chauffer à blanc en attendant les sacro-saints rappels qui s'avéreront destructeur (« Last Caress », « So What », et «Seek And Destroy ») et concluront un concert qui a semblé bien court tellement le plaisir à été intense et partagé. Ce soir, Metallica a impressionné par sa puissance et l'énergie déployée. Metallica en live, c'est définitivement quelque chose d'énorme à vivre une fois dans une vie de mélomane.
En ce qui concerne le festival, on ne peut que remercier l'organisation d'avoir fait venir ces légendes vivantes dans un lieu magique comme la grande place d'Arras. Toutefois, faute d'un mieux qualitatif à bien des niveaux (affiches et services) et l'effacement de bizarreries bien agaçantes (les toilettes payantes, une ineptie pour un festival si cher), je ne vois pas ce qui empêchera les fans de se tourner vers les très attractifs festivals belges et leurs professionnalismes largement prouvés.
Introduction : Ennio Morricone - Ecstacy of gold // Set list : Creeping Death - For Whom The Bell Tolls - Ride The Lightning - The Memory Remains - Welcome Home (Sanitarium) - Cyanide - ...And Justice For All - No Remorse - Fade To Black - Master Of Puppets - Whiplash - Nothing Else Matters - Sad But True - One - Enter Sandman - rappel : Last Caress - So What - Seek And Destroy.
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