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Biographie > Zul vs Pupille

C'est en 1998, à Tarragone (en Espagne donc) que Zul prend forme, le groupe est alors composé de 4 membres (Ricard et Gerard aux guitares, Ramon à la basse et Nando à la batterie), aprés une première démo (en 2000), Ramon est remplacé par Ivan (du groupe Pupille) qui ne se contente pas de jouer de la basse, il apporte dans ses valises un sampler... En octobre 2001, El golpe de la aguja sort en Espagne chez Slow Coloured, mais le post rock ne fait pas encore recette dans la péninsule... Ricard quitte le combo et est doublement remplacé par Chris (de Pupille également) et Adela qui avaient filé un coup de main pour l'enregistrement...
Aprés avoir sorti Monochrome en 2000, Pupille sort un album éponyme en 2002 et Himnos olímpicos en 2005 chez B Core Disc (label de Standstill, Tokyo Sex Destruction...) et aujourd'hui a totalement digéré Zul car les deux groupes ne font plus qu'un (sous le nom de Pupille), ce n'est pas pour autant qu'il faut passer à côté de ce chef d'oeuvre qu'est El golpe de la aguja, merci à Basement Apes et Overcome Distribution de nous l'amener en France à partir de février 2006.

Zul / Chronique LP > El golpe de la aguja

zul : el golpe de la aguja Que dira-t-on du post-rock dans plusieurs dizaines d'années ? A en écouter aujourd'hui, ce style musical, relativement "récent", me semble intemporel... Certes il semble ne pouvoir s'exprimer qu'après les années alternatives 90 (la musique "rock instrumentale" des années 80 étant très électronique) mais maintenant, quels repères avons-nous ? Quels repères aurons-nous ? Le style évolue perpétuellement avec les mêmes points de départ et malgré des recettes "simples" nous émerveille continuellement... La somptueuse découverte de ce début 2006 n'est autre que Zul, un groupe qui n'existe plus (il a fusionné pour devenir Pupille) et qui avait sorti cet opus en 2001 ! Pourquoi sortir cet album 5 ans après en France ? Parce qu'il le vaut bien (sic) mais également parce que Fred de Basement Apes en a eu la possibilité bien après avoir découvert ce groupe lors d'une tournée ibérique (avec Superstatic Revolution).
Avec 5 ans de retard sur l'Espagne on découvre donc une mine d'or qui a déjà donné toutes ses pépites (mais dont une nouvelle veine est ouverte avec Pupille), Zul est à placer non loin de Godspeed You! Black Emperor et Mogwaï mais avec des titres assez courts (ça tourne autour de 5-6 minutes) et assez peu de samples vocaux (ceux de "Maya Deren" et le chant, improvisé, de "No es una linia recta" sont des exceptions). Les instruments (guitares et batterie devant, tous les autres plus ou moins derrière) sont donc les magiciens de ce El golpe de la aguja, tout en douceur, ils bercent nos esprits et arrosent notre imagination de riffs et d'ambiances chatoyantes. Oxymorant à foison (guitares légères et rythme lourd sur "Maya Deren"), envoyant des élans irrepoussables, sachant se faire plus dur, utilisant les cuivres sur "Txargorri (a Pupille)", décochant des coups de basse ("La estrella del porno jubilada"), combinant piano et murmures ("Me da igual que sea imposible"), imposant sa dynamique ("Nadie se acuerda de Portugal"), Zul nous régale indéfiniment.
Ne faites pas attention aux titres des compositions (les post-rockeurs laissant souvent libre cours à leurs délires dans ce registre), ne faites pas attention au fait que cet album sorte du passé, tournez le dos à vos préjugés et avancez vers l'inconnue de la pochette, Zul dépasse toutes les dimensions et mérite toute ton admiration.

[es] Maya deren: .mp3 (224 hits)  External  ]