Zoë à Gravelines Zoë à Gravelines L'espace Decaesteker est un de ces endroits que l'on ne trouve pas sans chercher : tellement perdu dans le fin fond de Gravelines (connu pour son équipe de Basket et sa centrale nucléaire) que même mon co-pilote high-Technology (mon GPS) n'a pas réussi à m'y amener à une proximité satisfaisante. C'est bien dommage car la salle a du potentiel et avec un peu de signalétique placée stratégiquement dans la commune, il ferait sûrement salle un peu plus comble. D'autant plus, que l'affiche de ce soir mélange adroitement des espoirs locaux (Ciao Bye Bye, The White Loose Woman, Soma) et des espoirs tout court (Zoë) et qu'un tel programme plus une bière buvable pas cher devraient aisément faire son office via le bouche à oreilles.
Les Ciao Bye Bye entament leur set dans une salle à moitié pleine et ça ne les empêchera pas de se donner à fond notamment au travers d'un chanteur qui a le mérite de capter l'attention dans la case pas évidente du rock chanté en français. De bons riffs, des moments sympa notamment vocalement ou ils me font penser à une version françisé de McLusky : pas inintéressant donc...Les The White Loose Woman reprennent le flambeau dans un registre plus fulgurant et frénétique, nappé de clavier vintage et de velléités dancefloor, avec un chant mi-screamo-emo que l'on aime ou pas tant il flirte avec les aigus (Cedric Bixler ?) : on regrettera que les pauses entre les morceaux soient quasi-aussi longues que les morceaux eux-même, sur un set aussi court avec des morceaux aussi courts, il faut envoyer la sauce à outrance pour ne pas perdre un public versatile avec un bar à deux pas de la scène.
Après le show des fans de The Mars Volta tout en pics, celui de Soma semble bien plus à part et l'horloge distordue précédemment semble là s'arrêter, le quatuor se pose et nous repose de par un chant très clair qui semble prendre des idées autant chez MJK (Tool, A Perfect Circle) que chez MB (Muse), si les premières sont bonnes, les secondes et leurs déchirements larmoyants dans les aigus se fondent bien moins bien dans la musique du quatuor. Des instruments qui eux puisent autant dans le rock alternatif burné que dans le néo pour un mélange étonnant et détonnant. Si on ajoute quelques constructions alambiquées, un chanteur tellement réservé que c'est le guitariste qui vient faire la promo de leur prochain concert au micro et un set écourté, on a une petite idée de Soma ce soir-là.
Les Zoë entre en scène après leur speaker/annonceur coutumier et c'est parti pour un excellent moment qui mélangera ce qu'ils ont de mieux à offrir : soit des morceaux de leur album ("Miss five", Make it burning"), des titres de leur album à venir annonciateur d'un disque qui fera baver notre AureliO national, des reprises bien senties (un petit bout de Ramones, Rose Tatoo), de l'énergie, de la bonne humeur et de la bière à volonté. Le set passe à une vitesse éclair et le public leur réclame un rappel qu'ils mettront à profit pour rappeler un vieux pote sur scène à savoir leur ancien bassiste (la voix éraillée sur Make it burning) ou comment clôturer une soirée très sympa en beauté. On en redemande encore et toujours : vivement que ce nouvel album sorte.