Zoe - Back into the light Si le titre "Back into the light" décrit le retour vers la lumière de quelqu'un ayant vécu des moments très sombres et qui remonte la pente, on ne peut s'empêcher de penser que ce nom de morceau comme d'album colle bien à ce retour de Zoë qui végétait depuis quelques années faute d'avoir trouvé un nouveau bassiste pour poursuivre l'aventure à leur rythme (un album tous les 4 ans). L'arrivée de la perle rare a relancé la machine qui n'avait pas cessé de composer et frétillait d'impatience de remonter sur scène. L'enregistrement avec leur producteur de toujours, Olivier T'Servrancx, leur a permis de peaufiner dans les meilleures conditions leur son et ce savant mélange de groove et de puissance qui les caractérise, tout comme le fait de ne pas trop mettre la voix en avant, laissant les instruments pleinement s'exprimer. Avec la même équipe gagnante que celle responsable de Raise the veil (à part un bassiste donc), Zoë ne pouvait pas décevoir mais notre attente est récompensée car ils font certainement mieux !

Enorme riff, batterie au taquet, la disto s'isole et remplace le poids de l'ensemble par une incision précise, entre hargne et mélodie, le chant embraye et on est propulsé dans la lumière, éclatante tant ce titre a tout d'un tube. Le souci, c'est que chaque plage sonne comme un hit et qu'on est bien emmerdé si on veut garder ce qualificatif ("hit") pour les morceaux les plus efficaces, selon si tu préfères la pugnacité ("Go like a bomb"), la vélocité ("Voices", "Cut class"), l'harmonie ("Down in a hole", "White trash") ou les solos ("In praise of laziness", "Band of brothers"), tu apprécieras plus ou moins les tracks et si tu t'en fous un peu de tout ça tant que l'ensemble fout la patate et respire le rock pur et dur, alors tu fermes les yeux et laisse défiler tout le skeud sans faire attention aux noms des pistes. Electriques et chargés à bloc, les Zoe attaquent chaque morceau comme si c'était le dernier, donnant tout ce qu'ils ont et laissant croire à l'auditeur inaverti qu'on va atteindre le climax dans les secondes qui suivent... jusqu'à ce qu'on ait fait tout le tour du microsillon et qu'on doive le remettre pour tenter de dénicher quel est vraiment le moment fort. Après "Back into the light" déjà évoqué, "Voices" qui a fait l'objet du premier clip peut le prétendre, son refrain plaide pour lui. L'introduction douce de "Down in a hole" et sa longueur relative (plus de 5 minutes) l'excluent peut-être de cette distinction tout comme les certainement trop travaillés "White trash" et "Cut class", ce n'est pas le cas des ultra efficaces "In praise of laziness" ou "Go like a bomb" ou du plus tempéré mais terriblement accrocheur "By your side", plus classique, "Wild wild city" fonctionne un peu moins bien mais il lance un "Band of brothers" très Motorheadien. Après épluchage, il nous reste 6 "hits" minimum, de quoi faire de ce Back into the light un best of avant l'heure !