Zoe (2020) 6 ans nous séparent de l'album précédent, pendant un moment, Zoé était cliniquement mort ou vous avez toujours continué à jouer ?
Holy : Nous avons donné le dernier concert de la tournée Raise the veil en octobre 2016, Mike nous a quittés dans la foulée et nous avons continué de jouer de temps en temps à trois, histoire de ne pas s'encrasser et de ne pas perdre certains automatismes, tout en composant le nouvel album. En février 2018, Clem nous a rejoints et tout a pu bouger beaucoup plus vite, malgré les emplois du temps chargés de chacun. Maintenant nous revoilà et nous sommes chauds bouillants !

Est-ce que c'est l'arrivée de Clément qui a donné un coup de boost ou vous vous êtes remis en selle avec la volonté de trouver un bassiste rapidement ?
Holy : Forcément, l'arrivée de Clem nous a reboosté car nous ne recherchions pas un bassiste mais LE bassiste, écoutez l'album et venez voir Zoé quand nous passerons près de chez vous et vous comprendrez pourquoi !

L'histoire de Zoé est marquée par de réguliers changements de line-up pourtant la patte Zoé est toujours présente, c'est parce que les compos sont surtout écrites par les inamovibles guitaristes ?
Holy : Aldo et Fred ont tous les deux un fort caractère musical, donc forcément, une fois qu'on a compris leur façon de jouer et leur vision des compos, on s'imprègne vite de l'état d'esprit Zoé.

Qu'un guitariste devienne bassiste vous a traversé l'esprit ou pas du tout ?
Holy : Perso, à aucun moment, il n'a été question qu'Aldo ou Fred lâche la guitare, ils sont complémentaires et Zoé sans leurs sons...tu devines la suite...
Fred : Par la force des choses, lorsque l'on composait à trois, il est arrivé qu'Aldo ou moi prenne la basse, mais ça n'était vraiment pas concluant. On ne s'improvise pas bassiste...

Back into the light, c'est forcément un clin d'œil à votre retour, c'est aussi le premier titre de l'album, vous avez écrit le morceau spécialement pour l'occasion ou il était dans un lot de compos et il s'est imposé comme titre d'album ?
Fred : En fait à la base le titre n'est pas du tout un clin d'œil à notre retour. Il parle de quelqu'un qui se trouve dans une situation inextricable, il ne sait plus où il en est dans sa vie, il a les idées noires et il attend quelque chose ou quelqu'un pour lui redonner espoir, lui redonner goût à la vie. Et puis au moment où il a fallu choisir un titre pour l'album on a trouvé que ça pourrait également évoquer notre retour.

Avant de voir le titre, sur la pochette, on voit surtout une jolie paire de seins dans un décor assez austère, ce qui fait de l'artwork un truc aussi sexy que sombre, c'est une vraie photo ou un montage ?
Aldo : Cet artwork illustre en quelque sorte la renaissance de Zoé. La fille représente le groupe, sa nudité évoque la pureté, l'authenticité, l'état de nature. Nous ne voulions pas véhiculer une image sexualisée du corps de la femme mais bien en faire un éloge, une ode à la vie. Nous évitons les clichés faciles. L'environnement a été choisi pour son côté brut et sombre, cette fille est attirée par la lumière en son sommet, lumière symbolisant le renouveau. C'est effectivement un montage...

La pochette est magnifique mais vous l'avez modifiée pour la version "Internet", vous avez eu peur de la censure et du puritanisme ambiant ?
Clément : On aurait préféré ne pas avoir à la changer, pour nous cette pochette n'a rien de choquant ou dérangeant, mais il est vrai que dans l'ère des choses, il est compliqué de ne pas penser à la censure, sur les réseaux sociaux ou d'autres médias. Dans un sens, on a préféré choisir "notre censure" plutôt qu'on la choisisse pour nous, sinon ça aurait été les étoiles sur les tétons... On a préféré anticiper et préparer d'autres clichés. On a bien fait car notre distributeur nous a tout de suite prévenu que ça n'allait pas être possible sur les plateformes américaines...

Bosser au Boss Hog avec Olivier, c'est devenu la routine, qu'est-ce qui fait que la prod est encore meilleure ?
Fred : C'est surtout bosser avec Olivier qui est devenu une routine, puisque pour chaque album nous avons enregistré dans un lieu différent. Olivier commence à bien nous connaître donc c'est forcément plus facile et puis c'est quelqu'un de très perfectionniste qui se remet beaucoup en cause.
Holy : Ouais, Olive est un perfectionniste, il élève le niveau à chaque album, je me demande même comment il y arrivera encore sur le suivant (rires).

Y'a un secret pour avoir autant de groove et de puissance ?
Aldo : Une grosse culture musicale, qui ne s'arrête pas au métal et au rock mais qui va jusqu'à la musique noire américaine de Robert Johnson à Alicia Keys, y est sûrement pour quelque chose.
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Vous êtes retourné chez Brennus Music, comment s'est fait votre retour après une expérience délicate sur un autre label ?
Carl : Tu fais référence à Great Dane Rec ? Ils nous ont mis une belle carotte ! Jusqu'au bout, on leur a fait confiance, en pensant qu'on sortirait Raise the veil ensemble. Tout était sur les rails et puis plus de news, plus de réponse à nos messages, silence radio ! On était bien dégoûtés, d'autant plus que leur logo était sur la pochette ! On l'a donc sorti en auto prod et Brennus s'est occupé de la distribution.

Zoe - Back into the light Vous avez sorti un clip, qui ne présente que le groupe qui joue, mais les images sont très soignées, c'est important de faire un "beau" clip ?
Clément : C'est assez important oui, jusqu'ici Zoé n'était pas un groupe pour qui les clips sont mis en avant, à part peut-être pour "Dusty truck", mais en travaillant avec John Sizemen Watts, l'occasion était trop belle pour faire un clip d'une qualité indiscutable. Nous sommes tous assez fiers de ce clip et il a eu l'air de plaire à ceux qui nous écoutent, donc ce n'est que du positif !

Pourquoi avoir choisi "Voices" ?
Clément : A la base, la question était de savoir si ce serait sur "Back into the light" ou
"Voices". On ne voyait pas de clip sur tous les titres et il fallait un son puissant et efficace, quelque chose qui montre que l'identité de Zoé était toujours bien présente, mais aussi que le groupe avait su se renouveler. "Voices" était un bon compromis, en plus d'être un des titres préférés du groupe sur ce nouvel album.

Vous étiez prêts pour le printemps, le virus a décalé la sortie mais pour l'heure, on n'a pas beaucoup de visibilité pour les concerts, comment vous vivez la situation ?
Holy : Pour tout t'avouer, très difficilement, nous sommes tellement contents de Back into the light que nous sommes impatients d'aller le défendre sur scène ! Et comme je le disais un peu avant, nous n'avons plus fait de concerts depuis octobre 2016, donc tout ça réunit, ça commence à bouillir très sérieusement à l'intérieur de nous tous !
Heureusement on a pu peu bosser le set en résidence aux 4 Ecluses de Dunkerque, on remercie encore l'équipe des 4 Ec' au passage !

L'absence de concerts peut-elle mettre en péril la survie du groupe ? Je sais que vous êtes passionnés mais sortir un album, ça coûte de l'argent tout de même.
Holy : Perso, seule la santé pourrait me faire arrêter de jouer. Effectivement, cela coûte cher de sortir un album, mais les concerts reprendront et nous savons que ce n'est qu'une histoire de temps. Par contre, ça repoussera forcément la compo et la sortie du cinquième album.

Les dix morceaux peuvent trouver leur place dans un set, comment vous choisissez ceux qui existent en live et ceux qui resteront uniquement sur l'album ?
Holy : Alors là, c'est très compliqué (rires) il y a les morceaux "évidents" des albums précédents qui prennent déjà pas mal de temps dans le set et les nouveaux titres qu'il faut caser dans tout ça, on regarde les enchaînements, on change quelques titres puis on recommence. C'est un travail assez laborieux car en plus, selon les dates, nous avons des temps de sets différents selon si on est tête d'affiche, première partie ou en festival... Ensuite le set évolue toujours car on souhaite ne jouer que des morceaux que nous avons vraiment envie de jouer

En préparant cette interview, car oui, je prépare des trucs, je suis tombé sur un groupe qui s'appelle Zoé and The Bifles, des cousins à vous ?
Aldo : On ne connaît pas. Du coup on est allé écouter, c'est bien foutu ! En tous cas, ils ne sont pas nos cousins, même si ils font partie de notre famille musicale.