Du vide au néant, de la page blanche au disque finalisé, de l'esquisse de rêve à la réalité tangible et au milieu, vingt et un morceaux composant ce deuxième effort (après La fuite paru en 2007) d'un projet littéralement connecté à l'image. Car, plus qu'une "simple" entité musicale, Zero Absolu est donc un projet audio solitaire, sur lequel vient se greffer un travail vidéo, lui offrant le caractère interactif que l'on retrouve chez des groupes comme Ez3kiel ou Idem. Une relation à l'image intime, presque charnelle, que l'on retrouve ne serait-ce que sur l'artwork et à l'intérieur du digipack au travers de photos illustrant de panoramas clairs/obscurs à l'onirisme intemporel. Musicalement, Zero Absolu égrène une musique oscillant entre rock expérimental, post-rock métallique et électro suave qui, dès "A l'aube" distille sa poésie crépusculaire avec un sens mélodique qui n'est pas sans évoquer les travaux de Justin Broadrick sur Jesu (à découvrir également sur le très réussi "Ouverture des sens"). Samples parsemés ci et là, chant vaporeux qui se perd dans les brumes synthétiques ambiantes, guitares acérées, dynamique implacable nous enferma dans une spirale musicale complexe et envoûtante.
Zero Absolu joue sur les paradoxes et les contrastes, passant en un clin d'oeil d'une "Petite berceuse" doucereuse à un "Tuer parfait" vénéneux qui semble vouloir se glisser insidieusement derrière nous pour s'emparer de notre être. Rock électro industriel ravageur sur l'efficace et post-hardcore "Pas âgés clandestins", titre à la rage brute dont les hurlements déchirants éclaboussent les enceintes de leur propos aussi lucide que cinglant, ou (post)-rock scintillant mâtiné d'electronica délicat, Zero Absolu suit son propre cheminement musical, sinueux et introspectif, navigant à vue dans son univers à la noirceur palpable ("Caresser l'indicible", "La sève ne coule plus", "Plonger"...). Rythmiques percutantes, émotions à fleur de peau, entre douceur cotonneuse et éclairs éruptifs, Nak, l'instigateur du projet, joue sur les mots (l'excellentissime "Il déserte", "Vie d'ordure", "Les faits blessent"). Spoken word habité, arrangements finement ciselés pour servir d'habillage sonore à une toile musicale sur laquelle Zero Absolu dépeint le quotidien froid et déshumanisé d'un monde en déliquescence, enfermé dans ses futilités et son absence de sens des réalités. Malgré quelques écarts de conduite pas forcément indispensables (un "Spectacle de clowns" cynique mais un peu stérile, "Folie douce"...). Quand il ne voit par notre monde en noir et blanc, Nak, joue des dégradés de couleurs pour allumer la lumière au bout du tunnel et nous faire reprendre espoir (le très beau "Reveil de bonheur", le plus anecdotique "Ode à la sérénité"), avant de se laisser aller avec son piano sur un "Au centre de la lune" au ravissement post-classique de tous les instants. Album riche en variations et pépites sonores, Du vide au néant nous a déjà conquis en une quinzaine de morceaux, alors vient le moment pour lui de se sublimer sur "Artriste ?" puis "Mourir de fin", un 21eme et dernier tour de piste avant de mettre un point d'orgue à cet album en forme de véritable découverte... A suivre de (très) près.
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Zero Absolu : Chronique LP
Du vide au néant
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Re: Zero Absolu / Du vide au néant
Terrier : une frite une fois!
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s'il te plait tourne sept fois ta langue dans ma bouche avant de parler.
Re: Du vide au néant
Musique enivrante et pleine d'émotions, le sang circule à l'inverse et les battements de cœurs ralentisse, des moments troublants surgissent et chacuns se plonge dans des pensées les plus profondes, Nak nous emporte et nous accompagne dans son monde mystérieux.. la vidéo se joint parfaitement à l'ambiance..
La finesse vient jusqu'à la pochette de l'album. En concert, pfffffff, impressionnant, c'est un groupe à lui tout seul !
Je vous le conseil fortement... et vivement le prochain album !
- selon moi - ;)