Zarboth - Zarboth Zarboth, c'est la preuve vivante que l'on peut être faible en nombre, en l'occurrence deux, et faire un boucan d'enfer à réveiller les morts du cimetière d'a coté : imaginez le Jon Spencer Blues Explosion avec une production brute de décoffrage, garage et sans aucun angle d'arrondis, et vous obtiendrez un petit condensé de ce qu'est Zarboth. Mais le duo n'est pas que ça et emmène régulièrement son rock cradingue sur d'autres voies moins évidentes durant les 8 titres de cet album éponyme à l'artwork aussi farfelu que pertinent car collant parfaitement avec l'état d'esprit pas très sérieux de cette petite demi-heure de musique. L'intro de "Wilderness" sent bon le Jimi Hendrix d' Electric Ladyland, "Never turn back" nous renvoie à quelques réminiscences d'un Primus de par le martelage rythmique saccadé et les bizarreries vocales, "Dieceptev" et "Overtones" avec leurs accents math-rock rejoignent les Shellac tandis qu'"Hear me" et ses accalmies malsaines les lient à un Morphine sans le saxophone et les coups de sang à un Pantera qui aurait rencontré les Jesus Lizard à une convention pour les alcooliques célèbres. La chronique prend des allures de catalogue et ça reflète l'univers éponge hautement référencé ainsi que l'ouverture d'esprit qu'implique la lecture d'un tel album qui mange un peu à tous les râteliers, tant que ça sonne bien. On se laisse co-piloter par le tandem Zarboth et ils nous guident dans un périple court mais cabossé fait de rencontres inhabituelles et de tôles froissées dans un carrefour d'influences piochées sans œillères et sans aucun souci du "quand dira t'on" ambiant. Et encore un groupe intéressant pour l'écurie Head Records après Superbeatnik, Pneu, Café Flesh, Goodbye Diana et autres Mudweiser : ça commence à avoir une gueule d'enfer, non ?