Voilà encore un groupe qui aurait pu ou dû se faire sa place dans notre terrier depuis belle lurette, j'ai nommé Yung, groupe danois issu de la scène garage-punk DIY d'Aarhus. Malgré son jeune âge (leur première sortie, datant de fin 2013, est une compilation de démos apparue en format cassette fabriquée en peu d'exemplaires), le quatuor mené par Mikkel Holm Silkjær, âgé d'à peine 21 ans, a sorti la bagatelle de sept disques en moins de trois ans. Un beau palmarès gonflé par pas mal d'EPs et de deux albums, dont le petit dernier s'intitulant A youthful dream est sorti en juin 2016 .
Découvert il y a presqu'un an sur les planches de la Maroquinerie à Paris en première partie des Canadiens de Ought, les Yung m'avaient fait l'effet d'une bombe avec leur mélange de garage-punk mélodique et sonique et de post-punk d'écorché vif, le tout avec une attitude un tantinet grunge (sûrement à cause de la voix déchirée de Mikkel rappelant un certain Kurt Cobain). Capable avec aisance de sortir généralement des titres plutôt courts qui font mouche (citons la vigoureuse "Nobody cares" sortie sur l'EP Alter en 2015 ou "Not a shelter", une plage sonore pleine de mélancolie, sortie la même année sur These thoughts are like mandatory chores...), Yung a réussi progressivement à attirer l'attention de labels bien établis dont Fat Possum Records (R.L. Burnside, The Black Keys, Andrew Bird), qui cultive une tradition habituellement blues, mais qui avec le temps s'est ouvert à la sphère rock. Visiblement, ils ont bien fait !
La formation danoise semble réaliser son rêve de jeunesse en voulant alterner à vitesse grand V les productions musicales et les tournées, comme si demain était le dernier jour de sa vie. Même si la lenteur transparaît à peine sur A youthful dream, des titres comme "The child", "Morning view" ou "Silence" l'honorent toutefois quelque peu, mais sont vite assujettis par des morceaux vivifiant, entre high et mid-tempo, qui ne tortillent pas du cul pour atteindre la cible émotionnelle. Son de guitare granuleux, basse aux ordres d'une rythmique intenable, lignes mélodiques de guitare impeccables, voix à la fois rocailleuse et faussement juvénile, Yung affine sa formule au fil du temps. Et si l'écriture des morceaux d'A youthful dream semble plus mature qu'auparavant, avec une recherche mélodique plus affirmée comme ce piano et cette trompette sur "The child", c'est parce qu'il représente le fruit de dix années à parfaire une maîtrise de la composition, de ne jamais suivre un plan et de laisser l'émoi parler d'abord. Dix années de musique pour un bonhomme de 21 ans vouant une admiration pour des légendes locales comme Cola Freaks plutôt que pour des groupes outre-Atlantique évidents, c'est pas commun. Et rien que pour ça, je vous recommande vraiment de vous plonger dans l'univers de la bande de Mikkel, ce n'est pas révolutionnaire, mais ça a au moins le mérite de faire le boulot.
Infos sur Yung
Liens pour Yung
- yungbandstuff.com: site officiel (427 hits)
Yung discographie sélective
lp :
A youthful dream
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Liens Internet
- Lords of Rock : webzine pop rock suisse
- label-athome.com : site du label
- The HardCore Source : Webzine HardCore