Young Guns - All our kings are dead Alors qu'ils sont encore méconnus en France, les Youngs Guns sont un peu "the next big thing" du power-rock mélodique anglais. La "faute" à un EP sorti en 2009 (Mirrors NDR) qui les a propulsé outre-Manche comme les nouveaux héritiers anglo-saxons des 30 Seconds to Mars et autres Lostprophets. OK là-bas, ça les excite, chez nous beaucoup moins du coup. En support promotionnel, le magazine Kerrang! qui les a consacré comme "révélation" de l'année en matière de "rock qui fait sauter la banque". Soit. Voici donc que le groupe débarque discrètement mais fort logiquement en France par le biais d'une distribution assurée par PIAS avec un premier album intitulé All our kings are dead. Soit (bis). Du coup, ni une ni deux, on met le W-Fenec sur l'affaire histoire de voir un peu ce que la bestiole a dans le moteur.
"Sons of apathy", "Crystal clear", "Meter & verse" déboulent en force dans les enceintes et calment un peu les ardeurs d'entrée. D'accord, dans une veine rock mélodique/post-punk avec des guitares plutôt aiguisées et une production bien troussée, certes Young Guns s'en sort pas trop mal, mais il n'y a quand même pas de quoi nous faire grimper aux rideaux. Certes, à côté des derniers méfaits de 30 Seconds to Mars, c'est quand même déjà pas mal (difficile de faire pire cela dit), mais ça manque de tubes en puissance. Et on est encore loin de la puissance "tubesque" d'un "Last train home" signé Lostprophets. Un peu de patience, ça vient enfin tout du moins ça se rapproche avec "Weight of the world" et ses mélodies taillées pour le live puis le très bon "D.O.A", bien catchy et tranchant dans les attaques de guitares comme dans l'efficacité rythmique.
Peu à peu les jeunes loups de la scènes anglaises justifient un peu plus leur statut naissant en dégainant l'intense "Stitches" avant de se laisser en mode "je veux ramener des wagons de filles faciles dans ma loge" avec "Winter kiss", histoire de rappeler qu'ils sont encore peu tendres pour être 100% crédibles, sauf quand s'il s'agit d'assommer l'auditeur à coups de mélodies marshmallows ("After the war") heureusement surmontées de quelques belles lignes de gratte qui pulsent dans les enceintes ("At the gates"). Par contre, niveau clichés rock, il y a encore du ménage à faire parce qu'en l'état, c'est quand même calibré radio à mort ("Endless grey") sans pour autant réellement accrocher et verrouiller la cible puis accoucher du hit ultime. Au final, malgré une poignée de titres bien efficaces ("Sons of apathy", "Beneath the waves", "Weight of the world"), un son bien propret (voire un peu plus) et quelques belles intros, ces Young Guns, bien que pas foncièrement mauvais, ont encore du chemin avant de vraiment tout retourner sur leur passage.