You Me At Six - truth decay Je t'ai déjà raconté l'histoire du type (genre, moi par exemple) qui succombe au chant des sirènes d'un groupe de rock (genre, You Me At Six par exemple) même si, inconsciemment, il sait qu'il a croqué le fruit défendu ? Allez, si tu as un peu de temps et que tu es curieux, je te conseille de terminer la lecture de cette chronique tout en streamant Truth decay, huitième album du quintet britannique. Ça leur permettra de dépasser encore un peu plus le demi-millard d'écoutes sur les plateformes d'écoutes. Véridique. Au prix du clic, on n'est pas à ça près.

You Me At Six, c'est donc un groupe formé en 2004 du côté de Weybridge et se revendiquant de Blink 182 ou Incubus. Bref, You Me At Six, c'est du pop-punk comme certains l'aiment. Bien acidulé, souvent un peu piquant et parfois lourd à digérer. Belle formule, n'est-ce pas ? Ce qui est sûr, c'est qu'à défaut d'avoir inventé le fil à couper le beurre, You Me At Six se veut tour à tour savoureux (putain, ce "Deep cuts" ouvrant le disque et, avec un riff rappelant étrangement un titre des Red Hot, est le morceau parfait), irrésistible (putain, ce "Mixed emotions" est le morceau parfait), pompeux (putain, ce "God bless the 90s kids" a un titre parfait) et, malheureusement trop souvent indigeste ("No future? Yeah right", l'horrible mais néanmoins attachant "HeartLESS"). C'est un peu ça You Me At Six : une machine à tubes qui pourrait contenter petits et grands mais qui ravira passionnément les kids de 7 à 17 ans. Fatalement, c'est bien fait. Très bien fait, même. Trop bien fait, peut-être. Mélangeant avec brio la rugosité du rock et les sonorités de la musique formatées ("Ultraviolence"), je n'arrive pas à crier au loup alors que je me délecte de quelques bons morceaux ("Traumatic iconic").

Truth decay est donc mi-figue mi-raison. Ça fonctionne à fond, mais trop facilement à mon goût. Ou alors, je suis trop vieux pour la musique de jeunes. Pop-punk, emo-punk ou radio-rock, qu'importe. Si ça peut permettre aux kids de mettre un orteil dans le rock, je vote pour. C'est toujours mieux que d'écouter Stromae, non ?