Début 2006, je découvre Yellowcard, et alors que le groupe semble taillé pour gravir les charts, j'en avais jamais entendu parler... Peut-être ne sont-ils pas assez formatés ? La maison de disques fait pourtant son possible pour les transformer en "nouveau Green Day" ou autre ersatz de Blink 182 ou Sum 41, mais ça ne semble pas fonctionner... Certainement que le combo est déjà trop vieux, ils se sont formés en 97 en Floride puis ont déménagé en Californie (patrie du pop-punk). Ryan Key (chanteur, guitariste), Sean Mackin (violoniste, oui oui violoniste) et Longineu Parsons (batteur) sont à la base du combo qui a changé quelque peu de personnel pour compter dans ses rangs aujourd'hui Ryan Mendez (guitariste) et Peter Mosely (bassiste). Lights and sounds, l'album qui sort en ce début d'année 2006 est déjà leur cinquième après One for the kids (2001), The underdog (2002), Ocean avenue (2003) et Where we stand (2004). Un groupe qui n'est plus tout jeune, qui a participé au Vans Warped Tour, qui a joué avec Less Than Jake, un groupe qui a donc du mal à faire en sorte de plaire aux kids pour plaire aux kids (ou vendre des caisses de skeuds ?).
Yellowcard
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Yellowcard / Chronique LP > Lights and sounds
Une jolie intro piano/violon ("Three flights up") enchaînée à un titre rock bien ricain ("Lights and sounds") avec un son travaillé et une dynamique implacable rappelant les excellents Ethyline, les débuts de Weezer et autres Candycaine (qui pour le coup sont anglais), Yellowcard accroche tout de suite, et maintient le cap avec "Down on my head" même si le titre a nettement moins de mordant que le précédent. Et le "Sure thing falling" qui déboule juste derrière résume assez bien l'album : une intro électrique ultra accrocheuse, un rythme qui lance un léger headbanging, un break avec le chant assez doux et puis un refrain assez malheureux car convenu... Car si on est rapidement emballé par le son et la gouaille de Lights and sounds, quelques morceaux sont assez insipides, calibrés pour les college radio US sans franchement retenir l'attention ("Waiting game", "Words, hands, hearts"). Dommage que le groupe n'utilise pas davantage ses atouts que sont leur éternelle fraîcheur accompagnée d'une certaine insouciance toute Radishienne ("Two weeks from twenty", "Space travel") et son arme magique : le violon (voire la mandoline), un instrument qui donne beaucoup de chaleur aux titres et comme les parties ne sont pas redondantes, ça fait du bien aux oreilles ("Martin Sheen or JFK", "City of devils"). Quand ils mixent un peu tout, on obtient d'excellents morceaux comme le dernier élan "Holly wood died", une petite perle qui rejoint "Rough landing, holly" au rang de mes titres préférés. Sur ce Lights and sounds, le groupe a fait appel à un de leurs vieux amis pour renforcer quelques parties guitare, il s'agit de Ben Harper (mais pas le même que Ben Harper) qui se fait plaisir notamment sur "Grey". La balade "How I go" est quant à elle agrémentée des lignes de chant de Natalie Maines des Dixie Chicks, sympathique mais sans plus.
Voilà pourquoi Yellowcard n'est pas super star du pop-punk en Europe, peut-être qu'ils travaillent un peu trop leurs compos pour que les jeunes skaters d'occasion ne répètent 4 riffs en boucle dans leur garage en se voyant déjà avec un nom court suivi par des chiffres...