Wovenhand - Star Treatment Au début des années 2000, le temps tourne à l'orage au sein des 16 Horsepower. Après être passés par un succès relativement conséquent, il semble que les membres du groupe ne soient plus en accord sur les directions musicales à prendre. Anticipant la séparation du groupe, David Eugene Edwards fonde un projet en parallèle : Wovenhand.

Le chanteur est alors seul maître à bord du navire. Sa musique est au service des démons qui l'habitent. La tempête souffle et le tonnerre gronde, le petit-fils de pasteur détient au creux de ses mains un terrain pour s'exorciser. Une décennie après la fin des 16 Horsepower, David Eugene Edwards n'a toujours pas trouvé la rédemption. Alors le onzième album de Wovenhand porte inévitablement le nom céleste et mystique de Star treatment.

La formation démarre pied au plancher avec "Come brave". Ordy Garrisson cogne comme un sourd sur sa batterie tandis que David Eugene Edwards domine les éléments. Sur "Swaying breed", le chanteur se fait envoûtant. Le morceau de six minutes plonge chacun de nous dans un état de transe sur une structure bien moins conventionnelle. "The hired hand" éloigne encore une fois Wovenhand des terrains folk country que le chanteur affectionne particulièrement. C'est ici un rock à la formation rythmique bien engagée qui met en relief la voix d'un David Eugene Edwards plus charismatique que jamais. Il faut d'ailleurs souligner que depuis The laughing salt (2012), les compositions de Wovenhand sont résolument plus électriques. Mais une fois (ou deux) n'est pas coutume "The quiver" est un petit moment de calme qui ne perd rien en intensité. L'occasion inespérée de se laisser porter en dehors de son corps pour flotter à l'horizontale au dessus du brouillard. Comme jamais rien ne dure, Wovenhand nous sort des limbes pour nous plonger dans le tumulte à la fin du titre. "Golden blossom" signe le retour à une musique plus traditionnelle dans laquelle l'homme au micro donne à sa voix des airs planants et mélodieux. Que faut-il de plus théâtrale que "Low twelve" pour s'adresser définitivement aux entités divines ? Une danse indienne peut-être...

Manipulé comme une marionnette par ses conflits intérieurs, David Eugène Edwards déploie une aura qui s'étale sur le public lorsqu'il chante en live. Les influences country et folk travaillées avec les 16 Horsepower sont bien sûr toujours présentes. Mais au fil des années, le jeu de Wovenhand se durcit à l'image d'un chanteur en suspend entre l'ombre et la lumière. Et il faut bien l'avouer, c'est pour notre plus grand plaisir...