Dour 2008 : Woven Hand Dour 2008 : Woven Hand Commencer cette review de WovenHand par une petite intro' touristique, c'est pas totalement incohérent, surtout lorsque l'on connait la réputation de cul-béni de David Eugene Edwards. Impossible donc de passer à Reims sans aller jeter un œil à la sacro-sainte cathédrale, lieu de sacre des anciennes pontes de notre beau pays et surtout lieu de culte religieux de notre (hum...) Dieu omniscient. Que l'on soit croyant ou pas, difficile de résister à la beauté d'un tel édifice quant l'on est un peu amateur d'art et d'architecture : un niveau de détails affolant, des sculptures pléthoriques, des vitraux et rosaces assez magnifiques dans le genre (Marc Chagall était dans le coin, fait notable plutôt rigolo, il n'était pas de confession catholique..), une façade à la beauté imposante... Une claque visuelle avant de se prendre une claque musicale, c'est pas négligeable...

Coté architecture, la Cartonnerie, c'est du moderne rutilant, plutôt du genre "le fils de l'architecte a joué au Lego" et voila le résultat. Cela dit, les Rémois jouissent d'un équipement culturel digne de ce nom et un complexe de qualité qui favorise grandement les concerts inoubliables comme ce sera le cas ce soir. The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble ayant eu un problème de camion, l'ordre des groupes est inversé et ce sera à Woven Hand d'ouvrir le bal ce soir. Après quelques minutes d'une intro' amérindienne, le trio entre scène. Après un WovenHand version Dour 2010 un peu décevant, il y avait pas vraiment de quoi faire le malin en attendant le groupe et pourtant, David Eugene Edwards va balayer nos doutes en quelques secondes en livrant un show très inspiré et habité, aidé par un son impeccable, transcendant le répertoire du groupe à base de morceaux très électriques, d'autres plus apaisés via quelques titres au banjo tout à fait sublimes, saupoudrés par des relents de musique amérindienne qui colle parfaitement à l'esthétique du groupe. On sent à de multiples reprises le frontman totalement habité par son sujet par le biais de mimiques, de tics qu'il lui semble être dictées par une entité ineffable sur laquelle il n'a aucun contrôle. Après un rappel très classe, le groupe salue timidement le public et laisse la scène au The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble. Petite anecdote : en plein effort, David Eugene Edwards a un V qui se dessine sur le front. Pas de doute ce soir, c'était le V de victory car le groupe a outrageusement séduit. La salle s'est malheureusement vidée lorsque le deuxième groupe entame son set, l'affluence était vraiment voué à WovenHand et c'est bien dommage car The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble, c'est plutôt très classe en live. Musicalement, ça hybride à tout va et le groupe maitrise son sujet à mort lorsqu'il s'agit de mélanger les ramifications avec goût : jazz, post-quelque chose, indus, dubstep, chant lyrique pour un melting-pot vraiment très convaincant. La musique est illustrée par des vidéos au grain agréable, souvent de beautés féminines très sensuelles, donnant une autre dimension dans la plongée sonore délectable que nous offre le groupe. Le terme Ensemble n'est pas vraiment usurpé : 6 personnes sur scène, 4 laptops de la marque à la pomme pour un maximum de sensation. Belle découverte de la part de Denovali et bien belle soirée qui se conclue en douceur.

Distribution de remerciements: The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble, l'équipe de La cartonnerie, les mécènes pétés de thune de l'église catholique.
Un merci tout particulier à Violaine et ses multiples casquettes : conductrice, hôte, guide touristique et médiatrice culturelle...