Le nom Wootz est d'abord apparu dans ma boîte mail, puis ensuite sur la pochette de l'album, mais avant de débuter le travail pour cette chronique et la recherche de quelques infos, je n'avais aucune idée de ce que ça pouvait être. Pourquoi pas un nom inventé ? Que nenni ! Le wootz est un acier de qualité supérieure riche en carbone fabriqué au Sud de l'Inde pour des sabres depuis le cinquième siècle. C'est celui principalement utilisé à Damas pour forger les plus belles épées du Moyen Age... avec celles de Tolède bien entendu. Quel rapport avec Wootz, le trio de Montbéliard ? Aucun. À part le nom, donc. Un nom qui sonne comme une onomatopée qu'on pourrait aisément placer au-dessus d'un lasso qui fend l'air pour aller choper une tête de bétail. On est en effet bien plus proche du chaud désert que d'un métal de luxe.
Welcome none (les gars ont de l'humour et d'autres références métalliques) présente donc 8 titres facilement identifiables comme "stoner" : saturation lourde issue des seventies, chant qui mixe groove et mélodie, rythmiques qui attaquent quand il faut, riffs qui trainaillent ou qui tracent la route... Les Doubistes cochent toutes les cases, n'inventent rien, mais le font avec talent. Puisant dans les vieilleries (Black Sabbath pour l'imagerie diabolique) et quelques groupes modèles (Kyuss pour le son), Wootz réchauffe les chaumières en variant les cadences et me touche davantage quand ils prennent le temps d'exposer leurs idées ("At your side", "Welcome none", "Focus"), les notes semblent alors plus efficaces. Ainsi, quand il sort du schéma traditionnel riff un peu bourrin / solo / rythmique qui tape, le groupe ajoute de la nuance et gagne en personnalité, même s'il faut bien avoir des morceaux un peu plus nerveux pour faire ressortir ces excellentes tracks plus "cool".
Publié dans le Mag #62