The Wooden Wolf - Songs of the night Né à Saint-Pierre-et-Miquelon, un archipel français d'Amérique du Nord, l'Alsacien Alex Keiling débute il y a 10 ans son projet solo The Wooden Wolf avec la sortie d'un premier album. En décembre 2021, son septième opus (déjà !), intitulé Songs of the night, voit le jour. Né pendant le confinement de l'année précédente, ce disque a été confectionné à l'ancienne : enregistré grâce à un Tascam 4 pistes à K7, il garde l'énergie, la chaleur et l'authenticité déployée par celui qui a choisi la guitare folk, la voix et quelques sources sonores d'accompagnement - comme un violoncelle, un clavier Minimoog ou une caisse claire - pour parfaire son art. C'est avec un anglais parfait que The Wooden Wolf chante l'amour, dissèque les sentiments humains et la complexité des relations, nous démontre son intérêt pour la métaphysique et a choisi le thème de la nuit comme fil rouge pour ce Songs of the night.

Habitué à tisser ses idées la nuit, le folk-man nous rend assez vite accroc à l'ivresse que procure chaque pincement de cordes, chaque couleur d'accord, chaque douloureuse introspection mélancolique instrumentale et vocale. Cette voix qui, d'ailleurs, peut parfois rappeler celle d'un John Vanderslice triste et fragile, cette façon d'attaquer les notes, de les moduler avec une vibration résonnant parfois comme un appel à l'aide. The Wooden Wolf n'est pas loin de l'approche artistique de musiciens de la trempe d'Elliott Smith, Jason Molina ou même de Troy Von Balthazar, même si leurs talents s'expriment différemment. Chaque artiste est unique au final, avec ses petites touches de noirceur et de lumière, ses vagues à l'âme et ses allégresses perçants qui font du bien à nos conditions, aussi différentes soient elles. Ce "loup en bois" n'échappe pas à la règle, et nous fait profiter d'un nouveau disque lo-fi intimiste, puissant et touchant à la fois.