Wonderflu - Lota Schwager Livrer un EP qui a la consistance d'un album, c'est déjà quelque-part le signe d'un groupe en pleine confiance, qui sait où il va musicalement. Avec des influences orientées vers le panthéon de l'indie rock américain (Sebadoh, Eels, Pavement, Dinosaur Jr., Fugazi... On peut pas faire plus classe, si ?), le groupe sait effectivement quels chemins prendre : prod' typée 90's, entre pop indie et rock relax, le groupe joue sur les deux tableaux et les mêle parfois avec une maitrise flagrante. "Running faster", le premier titre, marque déjà les esprits avec une composition qui lorgne autant sur Pavement (plutôt période Wowee Zowee) et sa pop foutraque, qu'Eels pour la voix semi-désabusée et l'impression que le chanteur pourrait se défenestrer dès la première fenêtre venue, mais tout de même avec une désinvolture que seul les groupes américains des années 90 savaient incarner. Les Wonderflu sont apparemment particulièrement doués lorsqu'il s'agit de se réapproprier des codes d'une époque musicale au cadavre toujours bien remuant et ils vont encore le démontrer avec les titres suivants. "Travel" sent encore le Pavement à plein nez, sans que ce ne soit aucunement péjoratif et le solo qui parcoure le titre respire les petits doigts agiles de Jay Mascis, la progression en est d'ailleurs particulièrement savoureuse à l'écoute. Mélodies obsédantes, lignes de voix typiquement "Malkmusienne", atmosphères attachantes, le groupe semble avoir tout compris et la doublette "Comeback (part1, part2)" est encore une réussite à mettre à leur actif. En chroniqueurs méticuleux que nous sommes, on essaie tant bien que mal de dénicher le truc négatif à mettre dans cet article mais même à force de parcourir l'EP, vaines tentatives... Ne comptez pas sur moi pour critiquer le groupe sur ses références (on songe beaucoup à Sonic Youth et Nirvana sur "442", à Eels sur "Your draw" et "Calling Raoul") parfois bien marquées, c'est juste toujours particulièrement foutu et c'est tout ce que l'on demande. Une bien belle surprise.