Entre Lota schwager premier EP du quatuor parisien Wonderflu chroniqué dans ces pages en janvier 2011 par l'ami Cactus et Long distance paru en décembre dernier, il s'est passé dix ans et autant d'EP (sans compter un double album et un split album !). Pour sûr, le groupe ne fait pas semblant et comble inévitablement ses fans. On se croirait dans les 70's quand les groupes de l'époque enregistrait un album par an ! Et comme nous avons reçu à la rédac' les deux derniers EP, je ne vais pas me faire prier pour t'en parler.
Honneur à Bubblegum donc, sorti en novembre 2020. Cinq titres, tous assez courts (on ne dépasse pas les 2'44), dans une ambiance noisy lofi bricolo indie rock bien efficace. Dans un délire assez proche des fringuants Dinosaur Jr. et des mystérieux Eels été rappelant les débuts de Dionysos, Wonderflu s'éclate à jouer des morceaux simples, sans prétention mais mélodiquement acidulés et vraiment bien branlés (même si on a l'impression que c'est un peu branlant, ce qui apporte un charme tout particulier). J'ai un faible tout particulier pour "January ends", morceau d'ouverture qui donne bien le ton à cet EP rentre dedans. Pour les fans des groupes de Seattle de la fin des 80's (si tu vois où je veux en venir) et des artistes sans limite d'inspiration.
Long distance, paru fin 2021, est un peu plus péchu, un peu plus nerveux, un peu plus rock 'n' roll, un peu plus tout ça quoi ! Mais avec cette constance de proposer des morceaux convaincants. Jouant pied au plancher et toujours avec des morceaux ne dépassant pas les 180 secondes, Wonderlu n'y va pas par quatre chemins pour balancer un rock poisseux, au son garage et à l'attitude Stoogienne. L'ombre de Nirvana plane sur ce disque brut et sans concession. Une vraie réussite, avec pour point d'orgue le génial "Open spaceship" et le torturé "You've never wanted to speak". En sept titres et quinze minutes, Long distance va assurément te faire passer un bon moment. Deux EP, deux ambiances avec pour dénominateur commun la Classe. Avec un grand C, bien sûr.
Publié dans le Mag #50