Wolfmother - Cosmic egg An de grâce 2006, un jeune power-trio débarque aux USA depuis son Australie natale avec sous le bras un premier album en forme de pur condensé de revival hard-rock aux accents Sabbathien et Zeppelinien. Un carton dans les charts plus tard (si, c'était encore possible en 2006...) et voici qu'Andrew Stockdale, Chris Ross et Myles Heskett forment désormais la nouvelle cash-machine de Roadrunner, le label qui a flairé le bon coup en sortant le disque des Australiens. L'ascension est météorique mais là, comme souvent, c'est le début des emmerdes pour un trio qui après avoir tutoyé les sommets de l'Everest du rock, connaît des dissensions internes qui aboutissent à l'explosion du groupe. selon la rumeur (dont on se fout royalement), Andrew finissant par renvoyer dans leurs pénates ses deux anciens compères. Après plus de huit ans de vie commune. Classe mais assez rock'n'roll en fait.
Surtout que M.Stockdale ne perd pas le sens des affaires et décide de continuer l'aventure en gardant le nom de Wolfmother. Un casting en forme d'American Idol hard rock plus tard et voici que le seul rescapé du line-up originel revient sur les devant de la scène avec un deuxième album forcément attendu, fatalement décevant. Car si, l'album éponyme était hautement recommandable (même si certains médias en ont certainement fait un peu trop...), là, "California queen", titre inaugural de ce Cosmic egg calme tout de suite les ardeurs. Un riff plutôt sympathique pour lancer les hostilités, une rythmique un peu enlevée mais un chant qui force dans les aigus jusqu'à devenir insupportable, un petit changement de tempo pas super bien amené, une rupture qui vient définitivement détruire le peu de dynamique d'un morceau finalement agaçant, on espérait quand même mieux. Défilent le single "New moon rising" (efficace...) puis le très moyen "White feather" et on se dit que les absents n'ont pas forcément toujours tort et on se rend alors compte de ce que Chris et Myles apportaient au groupe. Et ce d'autant plus quand on pose une oreille sur ce qu'ils ont fait depuis avec Kid Koala sur l'excellentissime The slew. Après une assez mauvaise entame, on n'attend plus trop grand-chose de ce Cosmic egg qui n'a du reste pas grand-chose de bien cosmique. et c'est justement le moment que choisi le Wolfmother 2.0 pour nous lâcher un "Sundial" plutôt bien senti et blindé en riffs caniculaires à souhait.
Enfin de quoi faire décoller l'album pense-t-on, sauf que ça enchaîne derrière avec une ballade bien paresseuse ("In the morning"), le faiblard et éponyme "Cosmig egg" puis surtout l'infâme "Far away" au cours duquel Andrew, un brin mégalo pour le coup se prend pour un Beatles (là on n'est plus très loin de toucher le fond). Sauf qu'au milieu de tout ça, il y a "10,000 feet". Et là même si on était tenté de céder à la facilité de démonter le groupe de part la faiblesse abyssale de certains morceaux ("In the castle" quand même), on ne peut reconnaître qu'en de rares moments, il est capable d'assommer la concurrence sur un seul titre. Un morceau bien groovy, des riffs de tueurs, un refrain catalyseur d'excitation rock'n'roll et une efficacité démentielle. certes, le chant ce n'est toujours pas trop ça mais les guitares font bourdonner les amplis bien comme il faut et on en prend au final plein les conduits auditifs. Si seulement tout l'album pouvait être du même calibre. Parce que revendiquer aussi fièrement ses influences Blue Cheer, MC5 et autres Blue Oÿster Cult tout ça, c'est bien gentil mais ça ne suffit pas. Et au final, malgré trois/quatre titres plutôt sympa ("Phoenix", "Violence of the sun") sinon bien béton (voir plus haut), on sort de ce Cosmic egg en se disant qu'après avoir aplati en terre promise et tout pile entre les poteaux avec son premier effort, les Wolfmother (enfin surtout Andrew Stockdale...), ne parviennent pas réellement à transformer l'essai avec le second... A revoir.