Jeune trio, Witchorious avait prévu de sortir un EP au moment où le COVID a débarqué, au lieu d'arpenter les scènes pour défendre un EP, ils ont été forcés de s'enfermer et donc de composer, le temps de trouver un créneau chez Francis Caste (Hangman's Chair, Regarde Les Hommes Tomber, Parlor, Junon, Celeste...) et voilà un beau bébé qui n'a pas de nom mais qui aime le gras, la lenteur et l'univers des sorcières. Moins stoner que doom, Antoine, Lucie et Paul créent une atmosphère pesante où les rythmes ont plus d'importance que les sons (assez homogènes tout du long). C'est aussi par le chant que la variété est apportée, lorgnant vers Mars Red Sky quand il est clair ("The witch"), il sait aussi être bien plus caverneux ("Blood") rendant encore plus délicieux le chant féminin ("Eternal light", "Catharsis"). Avec une seule guitare, les parties où celle-ci abandonne les riffs pour des notes sont assez limpides, ça laisse aussi de la place à la basse et à la batterie qui brillent par leur justesse ("Watch me die", "Why"). Les Parisiens n'ont donc pas perdu leur temps ces dernières années et livrent un album riche et réfléchi, mystique et magique.
Publié dans le Mag #60