witch_paralyzed.jpg Apôtre d'un rock heavy, tendu et foncièrement old-school, Witch débarque au printemps avec sous le bras un nouvel album (son deuxième) et neuf compositions qui naviguent à vue entre stoner psyché et rock indé qui défouraille. De "Eye" à "Disappear" en passant par "Gone" ou "Space God", le groupe nous sert sur un plateau des morceaux au tempi enlevés et aux guitares furieuses. Le tout est électrique à souhait, gorgé de quelques soli qui en laisseront plus d'un sur le carreau. Quelques bourdonnements stoner, des effluves bien psychée qui parcourent l'échine de titres racés et nerveux, J.Mascis et sa bande nous font visiter les panoramas de l'Amérique profonde à coups de riffs garage rock enfumés made in Dinosaur Jr. font toujours leur petit effet.
Malgré tout, là où le bât blesse, c'est sur le son un peu trop clair et propret quand il aurait sans doute fallu quelque chose de plus gras, rugueux et underground pour donner tout le relief nécessaire à des titres qui jouent la carte d'une saturation forcément bienvenue ici. Parmi ces titres tous plus rentre-dedans les uns que les autres, on note un effort tout particulier apporté aux mélodies sur "Sweet Sue" ou à l'excellent et bien nommé "Psychotic rock". Des lignes de gratte bien old-school, une maîtrise évidemment irréprochable (J.Mascis n'a pas pris que des branques pour monter ce side-project...) Paralyzed se fait le chantre d'un rock aussi heavy que débridé et va le prouver encore une fois sur le turgescent "Mutated". Pourtant bien lancé, Witch appuie encore sur l'accélérateur et livre un véritable brûlot rock ramassé sur quelques 2 minutes 12 secondes de décibels qui se heurtent les uns aux autres pour mieux nous secouer. Un dernier titre complètement psyché, hanté par les sorcières d'un rock épique et envoûté et Witch peut refermer son deuxième effort discographique avec le sentiment du devoir accompli.