Formation indie pop folk originaire de Northampton dans le Massachussetts (USA), Winterpills se revendique de l'héritage d'Elliott Smith, véritable légende vivante du genre. Composé de Phillip Price (chant, guitare acoustique), Flora Reed (chant), Dave Hover (batterie et percussions) et Dennis Crommett (guitare), le groupe peut sans souci citer Low et Nick Drake parmi ses références majeures sans pour autant être taxés d'opportunistes. La preuve? Ce premier album éponyme paru début 2006 via le label anglais Signature Sounds Recordings (Josh Ritter, Red Bird...) et débarqué quelques semaines plus tard dans ces pages.
Winterpills
Biographie > Des anges en hiver
Winterpills / Chronique LP > The light divides
Deux années après son merveilleux premier album éponyme, un recueil de pop-songs feutrées au spleen à fleur de peau, Winterpills retrouve la lumière avec The light divides. Un disque en forme de collection de pépites pop-folk acoustiques aux accents rock qui évoque la classe de nos compatriotes de Cocoon. Des mélodies ténues, intemporelles qui nous emmènent loin dans un monde parallèle, entre paysages désolés et ambiances contemplatives. Les compositions sont toujours aussi soignées qu'auparavant, les mélodies feutrées mais sans doute moins immédiates que pour Winterpills. Cette fois, le groupe a livré un album indie-pop classieux, élégant mais moins évident dans ses harmonies douceureuses. Et si l'on aurait tendance à rester sur notre faim lors de la première découverte du disque, ce n'est qu'au fil des trois ou quatre écoutes suivantes que The light divides prend toute sa dimension, en dévoilant ses mille nuances et dégradés de couleurs. Au coeurs des immenses étendues désertiques de l'univers de Winterpills et alors que l'on est seul, des images plein la tête, le groupe révèle nos parts d'ombre, pour les exposer à la lumière...
En dévoilant des sonorités proches de l'univers de Belle & Sebastian ou de Damien Rice, Winterpills prend le risque de jouer sur les plates-bandes de deux références du genre, mais n'en garde pas moins un songwriting soyeux et au style suffisamment personnel pour ne pas être envahi trop souvent par l'ombre de son maître, l'omniprésent Elliott Smith. Flora Reed, jeune femme à la voix de porcelaine nous susurre ses doux refrains à l'oreille pendant que son comparse, Phillip Price son alter-ego masculin la complète pour ne plus former qu'un avec elle, ce avant que le trio qui les accompagne, soit Dennis Crommett, Brian Akey et Dave Hower, ne marient ces friandises vocales à leurs instrumentations folk-pop douceureuses et angéliques. Tantôt empreinte de la matûrité que lui vaut le cap de passer au deuxième album, tantôt ingénue comme à ses débuts, la musique du quintet Winterpills est de celles qui viennent nous bercer lorsque l'on est bien au chaud, l'hiver, sous la couette allongé devant la cheminée. Mais derrière les treize morceaux qui le composent et forment un tout indivisible, The light divides est également un album au magnétisime délicat, sur lequel, derrière les arpèges et les ritournelles de guitare, derrière les lignes de basse étouffées et la batterie fantomatique, se dissimule une musique qui parle aux âmes et leur fait énormément de bien... Magique.
Winterpills / Chronique LP > Winterpills
Les petits anges qui, tels des lucioles viennent illuminer l'artwork du premier opus de Winterpills, semblent déjà annoncer la couleur. Cet album sera rêveur, poétique et élégant. Langoureux et envoûtant, à l'approche de son hiver, le groupe livre dix perles folk rock feutrées et délicieusement mélodieuses. Une mélancolie douce à deux voix ("A benediction"), tantôt vibrant et posé, tantôt naïf et enlevé, le groupe mêle habilement folk, pop et rock indé dans des compositions aussi légères que soignées ("Laughing", "Threshing machine").
L'aura douce et intemporelle qui enveloppe cet album éponyme fait pénétrer l'auditeur dans un univers à la fois onirique et sensoriel. Fragile ("Found weekend"), précieuse ("Pills for Sara") et à fleur de peau (le sublime "Cranky"), la musique de Winterpills touche et nous séduit par ses ambiances tranquilles et inconscientes, son apparente naïveté et son étonnante pertinence. Patiemment, note après note, le groupe esquisse des portraits, bâti un décor pour le film que le groupe travaille à illustrer. La bande-originale d'un songe cinématographique, la musique d'un road-movie rêveur et intimiste, voilà en quelques mots ce qu'est cet album éponyme, une ode à la liberté, légère et doucement contemplative ("Want the want").
Dessinant en quelques coups de crayons le "Portrait" de cet ami qui est en prison ("Letter to a friend in jail"), Winterpills nous fait par là même pénétrer au sein de son univers musical fait de lumières tamisées et de paradoxes subtils, tant le "Looking down final" nous fait plutôt regarder le ciel ou devant nous que sous nous. Encore ses anges qui semblent hanter encore et encore cet album délicieusement élégant et harmonieux. Une oeuvre toute en suggestion et retenue, pour, l'air de rien, mieux ménager ses effets. Classe.