Rock city vs The Wildhearts Je ne sais décidément pas sur quel pied danser avec The Wildhearts. Enfin, si, je sais, mais tu m'auras compris, je ne parle pas de déhanchement quelconque. J'évoque juste le fait que ce groupe, logiquement mort et enterré depuis quelques années, annonce un beau jour, sans crier gare, une série de concerts pour ensuite retourner dans son mutisme discographique. The Wildhearts sont morts, vive The Wildhearts, en quelque sorte. Toujours est-il qu'à l'occasion de la tournée commémorant les 20 ans de leur premier album Earth vs The Wildhearts, le groupe a enregistré en avril 2013 son concert de Nottingham, aujourd'hui disponible en double CD. À défaut de nouvel album, tu vas devoir te contenter de ce live. Et je peux te dire que c'est déjà pas mal !

Rock city vs the Wildhearts, à l'origine uniquement disponible sur le stand merchandising du groupe pendant sa dernière tournée anglaise (avril 2014, mais dorénavant commandable sur le site internet du groupe), est donc composé de deux disques. Le premier est la restitution live (et dans l'ordre s'il-te-plaît) du premier album du quatuor britannique. Fort logiquement, les classiques de ce chef d'œuvre sont de sortie (« Greetings from Shitsville », « TV tan », « My baby is a headfuck », « Suckerpunch »...), et l'énergie déployée par le groupe est communicative. Les gars ont de la bouteille, ça se sent, même si certaines parties vocales (une des caractéristiques du style Wildhearts) laissent parfois à désirer. Rien ne semble avoir été coupé au mixage. Preuve en est l' arrêt brutal du groupe au milieu de « TV tan », le temps que Ginger tente de dissiper une baston dans la salle, les quatre reprenant ensuite le morceau comme si de rien n'était. À l'anglaise !!! Le public, quant à lui, est à bloc et s'en donne à cœur joie, chantant sur tous les refrains. La restitution live 20 ans après de ce « classic album » est parfaite, le duo de guitariste Ginger/CJ enchaînant à l'énergie les multiples riffs rock de ce disque influencé notamment par les mélodies des Beatles. Splendide.

La deuxième galette n'est autre qu'un best of amélioré des Wildhearts, piochant dans les albums essentiels de Ginger et Co. (P.h.u.q, Fishing for luckies...) mais délaissant toutefois les deux derniers excellents albums. Ces morceaux, choisis à l'applaudimètre par le public pendant le concert, font mouche. Le fan du groupe culte anglais ne boudera donc pas son plaisir d'écouter les classiques que sont "Caffeine bomb" ou "I wanna go where the people go", joués avec une énergie impressionnante, mais également de retrouver quelques pépites rarement présentes sur les set lists du groupe ("Red light, green light", "Naivety play").

Ce nouvel album live des Wildhearts, à défaut d'être indispensable, est une restitution fidèle de la puissance et de l'énergie des concerts d'un des meilleurs groupes de rock 'n'roll anglais de son époque et également un bel hommage à un album qui aura marqué toute une génération et qui n'a pas pris une ride. En tout cas, moi j'adhère. Et si, entre ses 32 projets solo, Ginger Wildheart pouvait réunir ses camarades de jeu et trouver un peu de temps pour relancer la machine en studio, je ne dirais pas non. Je croise les doigts. S'il-te-plait, fais comme moi !