Dans la tanière, c'est rare qu'on se marche dessus ou qu'on partage la même bectance. Mais quand l'un quitte le foyer ou que l'autre est parti chasser sur d'autres territoires, il faut bien continuer l'entreprise de (chro)niquage. Présentement, la meute n'avait pas d'autres choix que de me laisser parler de la post-pop de White Note. Les Franciliens ont sorti l'année dernière (!) leur 2ème album Oppositional defiant disorder. N'ayant pas eu vent de la musique de ce quintet auparavant, je découvre avec ce disque la musique de la formation avec un constat mitigé. Et pourquoi ? Et bien, parce que c'est le yo-yo constant entre joie et déception à chaque titre, voire chaque mesure. Autant le groupe est capable de nous envoyer loin avec de belles sonorités et des envolées bien ficelées ("Amito", "Plan B"), autant dans la minute (seconde, ça marche aussi) qui suit, un chant trop maniéré ou un choix artistique divers peut vite faire redescendre le gourdin ("Lust for", "That's all folks"). Pour résumer, je suis autant impressionné par la maîtrise technique de ce groupe et de la façon dont il produit sa musique que par l'incompréhension qui m'habite quand je pense à ce potentiel inexploité en terme de création originale. Au final, on découvre 10 plages d'une formation sans réelle personnalité (donc sans grand intérêt pour un mélomane), avec des influences bien trop ancrées (certaines sont citées sur leur page Facebook) pour que White Note puisse juste sortir un peu du lot. Quel dommage !
Infos sur White Note
> Lire la dépêche
> Lire la dépêche
> Lire la dépêche
Et ça tu connais ?
Rubrique :
Sigur Ros
Entre pop, post-rock et ambient : des islandais inclassables....
Liens pour White Note
- whitenote.fr: Site officiel (248 hits)
- whitenoteband: Noomiz (209 hits)
- whitenote: Bandcamp (214 hits)
White Note discographie sélective
lp :
Oppositional defiant disorder
...
lp :
Undo me
...
Liens Internet
- Rock en scène : Webzine Rock, Metal, Fusion du sud de la France
- agenda-concert.com : L'agenda des concerts
- Keritsu : webzine rock indépendant de Lyon
Rock > White Note
White Note / Chronique LP > Oppositional defiant disorder
White Note / Chronique EP > All minds involved taken off
L'édition limitée (à 100 exemplaires numérotés) de cet EP de White Note est superbe et témoigne de l'inventivité du groupe comme de sa soif de créativité. C'est ce genre de travail, ce jeu d'une pochette animée avec plusieurs niveaux de lecture qui peut éviter le méchant téléchargement. Musicalement, les quatre titres de ce All minds involved taken off sont eux aussi bien plus fouillés que simplement "pop rock", les sons, les rythmes, les ambiances sont soignées, ciselées, réfléchies. Le groupe est plein de qualité mais si son chant semble être une douce fragilité qu'on a envie de protéger sur les deux premiers morceaux, la montée dans les aiguës et les variations de "Find you" et "Lie in lies" le font sonner davantage comme une faiblesse. L'instable équilibre se rompt et nos oreilles passent en mode défensif, occultant les efforts démultipliés des instruments pour créer de jolies compositions. On en revient à la même conclusion que pour la production précédente : peut mieux faire... et doit mieux faire car avec un chant plus assuré, on pourra profiter pleinement de leurs talents.
White Note / Chronique LP > Undo me
Chroniquer un an plus tard, un album par conséquent sorti un peu plus... douze moins plus tôt (c'est bien suivez)... je sais ce que vous vous dites : "quand même ils exagèrent les fenecs parfois". Certes, peut-être. Mais ils font aussi ce qu'ils peuvent à côté. Et puis il y a parfois la question des priorités, des coups de coeur musicaux, des hasards et de tout un ensemble de paramètres qui font que parfois... Bref, Undo me, le premier album des franciliens de White Note présente à la fois l'avantage et l'inconvénient d'être sous (merveilleuse) double influence. D'où des vertus, notamment en termes de songwriting, indéniables, une élégance fragile et de jolies mélodies à mettre en exergue, mais aussi un certain manque de personnalité artistique, celle-ci s'effaçant quelque peu derrière les évidents modèles du groupe que sont Sigur Ros et Radiohead.
On l'a compris, White Note est à la fois post-rock et très rock indie, posé et raffiné "mais" possède les qualités de ses défauts, ses points forts allant malheureusement de pair avec ses points plus faibles. Et même s'il ne s'agit là "que" d'un premier album, on ne saurait être trop laxiste avec un groupe qui dans le même temps, fait la preuve ici, d'un joli potentiel d'écriture... génératrice d'émotions aussi éphémères qu'enjoleuses. "WH1T3 N0T3 #1" est ainsi une petite merveille d'introduction dans l'univers des français quand l'éponyme "Undo me" et son chant en yaourt trop similaire à celui de Jonsi chez Sigur Ros, lorsqu'il monte dans les aigus, souffre invariablement de la comparaison avec la formation islandaise. Pourtant, derrière, les instrumentations, plus pop-rock indé que foncièrement post-rock en fait, laissent déjà entendre que le groupe possède ce petit "truc" qui peut faire la différence. Et la fait joliment sur le très inspiré "Lullaby", pour lequel, les White Note trouvent complètement leur voie et délivrent certainement là le meilleur morceau de l'album même si l'on se rend compte que vocalement, ils affichent également certaines limites. Constat que l'on partage également sur "Faery".
Rock atmosphérique aux tentations post-rock assumées, le groupe fait également parfois monter la pression (avec talent), comme sur "The other", musclant son propos le temps de quelques riffs plus lourds avant de nouveau de se lover dans des sphères douces où le murmure mélodique de leurs compositions vient effleurer notre épiderme ("Before I'm gone"). Quant au septième et dernier titre de l'album, il s'agit du premier mais dans une version réarrangée, une relecture plutôt inspiré d'un morceau déjà plus que réussi, histoire de boucler la boucle sur une bonne... note. Pas mal mais peut (et doit) mieux faire.