Pari osé. Les gouttes de sueurs perlent sur le front rêche du chroniqueur courageux lorsqu'il pense à la masse de fans dévoués qui depuis dix attendent chaque album de Ween comme la parole divine, prêts à crucifier sur place quiconque commetrait un crime de lèse-majesté à leur encontre. C'est comme ça les légendes, faut faire gaffe à pas les érafler lorsqu'on leur taille un costard sur mesure. Il faut commencer par les ériger, les légendes, les mettre sur pied en trois riffs de guitare et deux touches de synthés. Qui ont permis à Ween de devenir en une poignée d'albums le groupe de pop indé le plus inventif de sa génération, entre humour potache et refrains entrainants, tendances ramoniennes et destroy rock spirit. Parsemés d'hymnes fédérateurs aux frontières du quinzième degré, emprunts d'une classe inimaginable avec si peu de moyens, les enregistrements des faux frères ont su poser leur empreinte là où l'homme n'avait jamais mis les pieds. Depuis le cultissime God Ween Satan (réédité il y a peu), 5 cuvées avant ce Quebec qui pointe le bout de sa pochette mal (bien?) dessinée.