Watertank Vous êtes un groupe aux influences immédiatement reconnaissables, quand on parle de vous on cite systématiquement Torche, Helmet, Quicksand, etc... Malgré cela et contrairement aux autres groupes aux influences trop évidentes, vous réussissez à percer et à créer un univers musical unique. Comment vous faites ?
Le name-dropping sert surtout à nous situer dans le paysage musical global, mais bien entendu ça ne nous définit pas totalement, heureusement nos références sont bien plus larges. On a les éléments pour s'en détacher et définir au fur et à mesure notre identité.

Ces influences sont souvent des formations américaines des années 90. C'est une époque qui revient un peu en force en ce moment. D'après vous, qu'est-ce qu'il y a de si spécial avec le rock des années 90 ?
Dur d'être objectif vu que notre culture rock s'est construite à cette époque, on peut dire qu'elle nous semblait avoir une plus grande importance qu'aujourd'hui car plus médiatisée.

Est-ce que ça vous gonfle pas un peu d'être toujours ramené à vos influences, comme je suis exactement en train de le faire par exemple ?
Non, on assume à fond, aucun souci. Sans être des fanboys, on a évidemment beaucoup de respect pour ces groupes grâce auxquels on a construit les bases de Watertank.

Quand on se ballade sur le net pour regarder un peu ce qu'il se dit sur vous, on trouve beaucoup de chroniqueurs qui ressentent un peu de nostalgie à l'égard des 90's en vous écoutant. Watertank c'est quand même pas juste un revival-band pour ceux qui font leur crise de la quarantaine, si ?
Si on veut surfer sur un quelconque revival, on devrait plutôt monter un cover band de Metallica ou Rage Against The Machine, on remplirait bien mieux les clubs.

Vous êtes chez Solar Flare Records, un label français qui se revendique du DIY et qui mise sur le physique de qualité, avec un catalogue assez noisy/post hardcore. Est-ce que ça aussi c'est pas une éthique très 90's au fond ?
C'est plutôt ancré dans les 80's, et galvaudé depuis. Tu retrouves du DIY partout, même dans les magazines spécialisés seniors. De notre point de vue, c'est surtout un instinct de survie face à l'uniformisation générale, plutôt qu'une revendication.

Solar Flare Records abrite quelques uns des meilleurs groupes noise hexagonaux : vous, Sofy Major, Pord et j'en passe. La scène noise française n'est pas forcément la scène qui a eu la reconnaissance qu'elle méritait jusqu'à présent. Est-ce que vous n'avez pas le sentiment que c'est un peu en train de changer ?
À l'échelle nationale, la scène noise est plutôt réputée pour ses groupes 90's, l'âge d'or des Bastärd, Condense, Tantrum, Portobello Bones, Hint et bien d'autres.

D'après vous, comment se porte la scène rock indépendante en France et quel avenir vous lui prédisez ?
Aucune idée, je pense que chacun fait son petit bout de chemin, de manière isolée, mais je ne me retrouve pas dans une scène rock indépendante globale, ça reste du copinage à petite échelle, chacun dans son cercle restreint. Et vu la galère grandissante pour trouver des dates et l'argent perdu quand on est un petit groupe ou un label indépendant, je reste un peu sceptique sur ce que nous réserve le futur.

Watertank - Destination unknown Y a-t-il des choses un peu spéciales de prévues au niveau physique pour la sortie de Destination unknown comme une édition vinyle particulière...
L'album est sorti en LP, CD et digital, rien de bien foufou donc pas d'édition spéciale sous forme de jokari ou terrine de canard Watertank, désolé.

L'artwork de Destination unknown fait un peu penser à celui d' ''Idolize'' de vos collègues de Sofy Major. On y retrouve notamment le concept de la tête sans visage. C'est un simple hasard ?
Dans la forme, il y a des similitudes, en effet. Il s'agit de mon arrière grand-père sur des rails, la photo originale est très graphique et collait complètement aux thèmes de Destination unknown.

Votre musique oscille entre petits passages mélancoliques et gros passages à tabac, particulièrement sur ce nouvel album. C'est quelque chose de conscient ou c'est simplement une recherche mélodique ?
C'est notre credo, virils mais corrects.

C'est la fin, à vous le mot de la fin.
Merci, Gloire à Jésus !