Washington Dead Cats - Monkey brain Salut Mat ! Pour débuter, que représente pour toi le fait de jouer au Hellfest ?
Cette année nous avons joué à la Fête de l'Humanité, à Zikenstock et puis au Hellfest sans oublier d'autres festivals. Nous pouvons dire que chaque festival était différent et que notre passage au Hellfest, qui a une programmation marquée metal était surprenant vu le type de musique que nous faisons : "punkabilly".
Même si c'est le côté "punk" plus que le côté "billy" de notre musique qui a permis cela, il était donc logique de se retrouver sur la Warzone avec dans certains cas des groupes comme les Toy Dolls avec qui nous avions joué pour la première fois en 1985.
Le fait de jouer au Hellfest nous a permis de faire découvrir le groupe à un public plus metal que notre public habituel et c'est un public très ouvert et prêt à faire la fête. C'était donc pour nous une véritable surprise et nous ne pensions pas que cela se passerait aussi bien.

Vous avez joué sur la Warzone avec quelques groupes français (Lion's Law, Guerilla Poubelle) mais aussi des légendes du punk-rock (The Toy Dolls, Social Distortion) et du hardcore (Agnostic Front) : comment s'est passé le concert ? Ce n'est pas intimidant de partager la scène avec une telle affiche ?
Le plus intimidant pour nous, comme pour les autres groupes, n'est pas leur présence ou la notre mais le fait de jouer devant 15 000 personnes.
En 38 ans de carrière nous avons partagé l'affiche avec tellement de groupes que non ce n'est pas impressionnant de jouer avec untel ou untel, ce qui fait la différence c'est la manière dont se comportent les groupes. S'ils sont sympas ou pédants backstage car il n'y a rien de pire que de parler avec un groupe que tu aimes bien et de les trouver totalement idiots.

Qu'est ce qui t'as impressionné le plus sur le festival : l'accueil (orga et public), le décor ou la programmation ?
Il est évident qu'une programmation de 350 groupes sur 5 jours est impressionnante, tout comme l'organisation avec 5000 bénévoles qui courent partout.
Après, à notre niveau, l'accueil du public, malgré la canicule car nous avons joué le jour le plus chaud à sans doute un des moments les plus chauds, à 17H00 en plein soleil, a été étonnant. Le public a vraiment bien répondu, nous l'avons trouvé assez ouvert à notre musique et c'était vraiment un bon moment. Par ailleurs, tout le monde connaissant notre fort penchant pour les films d'horreur, il est évident que nous ne pouvions qu'être séduit par les décors.

Penses-tu qu'un passage au Hellfest peut avoir des répercussions importantes sur la vente de disques, le booking de futurs concerts et l'intérêt de la presse (française ou étrangère) ?
Je ne pourrai répondre à cette question que dans les mois qui viennent.

Un concert au Hellfest se prépare-t-il différemment d'un autre concert ? Avez-vous joué un set "particulier" ?
La durée d'un set en festival ou au Hellfest n'est pas la même que celle d'un set en club mais deux fois plus courte pour nous. Tu fais donc une setlist plus compacte. Nous avons par exemple enlevé notre ballade de milieu de set, quand nous jouons 1H30 ou 1H45 et qui permet au public comme à nous de se reposer les oreilles.
Quand tu es habitué à faire des sets longs en club, c'est aussi ton énergie que tu vas moins économiser sur un festival comme le Hellfest, cela rendant pendant toute la durée du set quelque chose de plus intense et plus physique.
J'avoue autant aimer les sets longs en club où tu crées un climat, que les sets courts comme au Hellfest où tu es à bloc tout le temps et beaucoup plus "frontal". Ce sont vraiment deux choses différentes.

Difficile de redescendre en pression après avoir joué devant autant de monde ?
Ce qui fut je pense le plus dur pour nous fut la température sur scène qui avoisinait les 48° et nous a véritablement transformés en homard au court-bouillon.
Après la pression c'est toujours avant le concert, car tu ne veux surtout pas décevoir le public. Après, une fois que le concert est passé, c'est plus cool tu peux te détendre.

La canicule a-telle été handicapante pour le concert ?
Oui, véritablement. Très rapidement il était difficile de bouger. ¨Pour moi qui chante pieds nus, pour la première fois de ma vie j'ai dû remettre mes chaussures car il était impossible de rester pieds nus sur la scène qui était brulante. Les bouteilles d'eau ont été très rapidement chaudes et il est devenu impossible de boire de l'eau au 3ème morceau. Nous sommes pourtant habitués aux festivals en été mais j'avoue que là, ce fut particulièrement "hard". S'il y avait des sceptiques du réchauffement climatique, j'espère que maintenant ils sont convaincus.

Une anecdote ou un souvenir fort sur le passage de WDC au Hellfest 2022 ?
La réaction du public quand 15 000 personnes reprennent les chœurs d'un de tes morceaux, en l'occurrence "Napalm surf" et ont l'air de se marrer sans à priori, de se laisser aller et porter par le truc et le circle pit sur "Crazy voodoo woman".

Quels sont les groupes que tu es allé voir pendant le festival ?
Social Distorsion, Toy Dolls, Frustration, avant tout les groupes de la Warzone. Un moment de Deep Purple pour entendre "Smoke on the water", un moment de Ghost et j'avoue avoir loupé L7, The Darkness, Faith no more... Mais quand tu joues, entre le moment où tu arrives, tu te prépares, le line check, tu sors de scène, tu fais des interviews, en fait il ne reste pas beaucoup de temps pour profiter, ce qui est fort dommage.

Maintenant que c'est terminé, quels sont les projets à court et long terme de WDC ?
À court terme, la suite de la tournée du nouvel album Monkey Brain en 2023, avec quelques dates aussi à la rentrée, puis la préparation pour 2024 des 40 ans du groupe avec pleins d'idées et de surprises.