Je pensais être saoulé du post-punk, tu sais, celui qui tire plus vers le "punk" que le "post", on en bouffe tellement à toutes les sauces depuis plusieurs années... et puis je suis tombé sur Ultra violence des Bruxellois de Warm Exit. Je ne sais pas si le titre de leur premier album y est inconsciemment pour quelque chose, mais les gars m'ont refait la cerise en la matière avec leur œuvre stimulante nous ramenant à des airs de déjà-vu qu'on aime bien par ici. Warm Exit est aussi abrasif qu'un Marcel, aussi puissant qu'un Ditz, d'une hargne égalable à Frustration, et dévoile un penchant indus/synth-punk pouvant se rapprocher par moment des compositions de leurs compatriotes de Le Prince Harry, voire du regretté The Soft Moon. Évidemment, Ultra violence n'est pas ce genre de groupe monomaniaque, donc chacun verra midi à sa porte en matière de comparaison. Toujours est-il qu'il recèle de sacrés bijoux mêlant tensions intenses ("Concrete fascination", "Ultra violence"), décharges d'énergies ("Become the butcher", "TV"), zones de passages chaotiques ("Positive anxiety") et quelques relâchements de courte durée ("Damages become a necessity"). Warm Exit prouve avec ce premier album qu'il n'est pas nécessaire d'innover pour séduire. Tout réside dans la manière de faire.
Publié dans le Mag #62