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Numéro :
Mag #61
On voulait absolument sortir un mag pour partir au Hellfest l'esprit tranquille alors on n'a pas chômé et voici le résultat ! Avec à l'affiche les Johnny Mafia (interview + chronique + photos + live report !) mais aussi d'autres groupes qui ont répondu à nos questions comme Dätcha Mandala, Sooma, Madame Robert, Junon, Killer Kid Mozart, Really Big Really Clever et un membre de la Fabsonic qui a permis à Tsar de se produire en "son immersif". Il y a aussi des questions de choix pour Seb Radix et d'autres qui éclairent l'emploi du temps de Stéphane Labas (directeur de la salle de l'Empreinte à Savigny).
Piégés par le COVID au moment de la sortie de Black neons, les Poitevins ne se sont pas découragés et reviennent, gonflés à bloc, avec Loveless. Ce groupe, c'est vraiment un gros kiff ! Parce que c'est aussi rare que bien fait ! Écouter Wallack, c'est s'assurer un voyage "ailleurs", dans une dimension musicale quasi inexplorée et faire ce trip sans jamais se lasser ou imaginer que le groupe aurait pu changer quelque chose à l'itinéraire.
Encore plus industriel que par le passé, le combo est davantage allé à l'essentiel, raccourcissant ses morceaux (le plus long ne dépasse pas 3'30") pour ne mettre en valeur que les idées les plus efficaces. Ils n'ont pourtant pas totalement mis de côté les artifices avec une intro ("The world you fear"), un entracte ("The end") et une conclusion ("The score") largement dominés par les machines, assez douces pour le coup. Au cœur du sujet, les mêmes bécanes sont bien plus martiales, elles matraquent des rythmiques ou impriment une ambiance post-apocalyptique proche de celles de Shaarghot ("Cold blood"). Le contraste avec la voix rauque et chaude ("More a shade than a man", "Lux altera") est ainsi amplifié alors que la dimension "stoner" se fait moins prégnante. Moins désertique et fatalement plus froide (avec un peu de sonorités Electronic Body Music), la sauce prend tout de même car elle donne envie de danser !
Est-ce un crâne humain, est-ce un milieu minéral aux multiples strates, est-ce un bug dans la matrice ? N'y a-t-il vraiment pas d'amour ? Ces couleurs pastel à l'arrière-plan n'en seraient-elles pas des traces ? Même l'artwork nous laisse avec des questions et le sentiment qu'il correspond parfaitement à l'univers de Wallack. Allez, au boulot, on en veut plus encore !
A quel moment, tu peux penser que le mélange du Stoner et de l'Indus, ça peut fonctionner ? Comment tu peux convaincre des musiciens de rejoindre un projet qui mêlerait la chaleur du désert à la froidure d'un congélateur, qui jouerait autant sur des envolées guitaristiques que sur la binarité des machines ? Alors tu peux arguer que Ministry ne s'en sort pas trop mal quand il évoque les déserts à la frontière du Mexique ou ceux de l'Irak, tu peux évoquer les collaborations entre Josh Homme (Kyuss, QOTSA...) et Trent Reznor (NIN) sur "Mantra" ou "Kalopsia" mais ça ne pèse pas lourd face à l'immense vide qui se présente à nous quand on associe les deux termes.
Une bande de Poitevins a fait fi de toutes ces interrogations pour monter Wallack, un groupe de stoner-indus qui veut porter haut les couleurs et les sonorités propres aux deux courants. Et après quelques ajustements de line-up et deux EPs (Wallack en 2015 et White noise en 2018), ils sortent leur premier Long Play intitulé Black neons. Si le timing n'est pas parfait pour eux à cause du confinement imposé en ce printemps 2020 (release party annulée, tournée compliquée à reprogrammer), l'opus assure l'amalgame entre le rêve et la réalité. Le rêve, ce sont les grands espaces, les notes qui courent sur le manche des guitares, les élans appuyés par les claviers ("Anxiety" est excellent dans ce domaine), le vent qui souffle comme les mélodies qui passent, le soleil qui tape come le batteur, un sentiment de liberté dont on est privé en ce moment. Car le présent, c'est l'oppression, l'enfermement, le contact frais des murs qui semblent se rapprocher, les objets numériques qui se sont encore plus greffés dans nos vies, les machines se sont vissées davantage dans nos membres et nous vident de notre énergie alors qu'on ne fait rien (le joli cadre "All that's ever been" en deux parties).
Si tu te questionnes encore sur la faisabilité d'un mariage Stoner/Indus ou que tu es avide de nouvelles sensations, ouvre une fenêtre et pars à la recherche de ce Black neons des Wallack, aussi excitant sur le papier que réussi musicalement.
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