Piégés par le COVID au moment de la sortie de Black neons, les Poitevins ne se sont pas découragés et reviennent, gonflés à bloc, avec Loveless. Ce groupe, c'est vraiment un gros kiff ! Parce que c'est aussi rare que bien fait ! Écouter Wallack, c'est s'assurer un voyage "ailleurs", dans une dimension musicale quasi inexplorée et faire ce trip sans jamais se lasser ou imaginer que le groupe aurait pu changer quelque chose à l'itinéraire.
Encore plus industriel que par le passé, le combo est davantage allé à l'essentiel, raccourcissant ses morceaux (le plus long ne dépasse pas 3'30") pour ne mettre en valeur que les idées les plus efficaces. Ils n'ont pourtant pas totalement mis de côté les artifices avec une intro ("The world you fear"), un entracte ("The end") et une conclusion ("The score") largement dominés par les machines, assez douces pour le coup. Au cœur du sujet, les mêmes bécanes sont bien plus martiales, elles matraquent des rythmiques ou impriment une ambiance post-apocalyptique proche de celles de Shaarghot ("Cold blood"). Le contraste avec la voix rauque et chaude ("More a shade than a man", "Lux altera") est ainsi amplifié alors que la dimension "stoner" se fait moins prégnante. Moins désertique et fatalement plus froide (avec un peu de sonorités Electronic Body Music), la sauce prend tout de même car elle donne envie de danser !
Est-ce un crâne humain, est-ce un milieu minéral aux multiples strates, est-ce un bug dans la matrice ? N'y a-t-il vraiment pas d'amour ? Ces couleurs pastel à l'arrière-plan n'en seraient-elles pas des traces ? Même l'artwork nous laisse avec des questions et le sentiment qu'il correspond parfaitement à l'univers de Wallack. Allez, au boulot, on en veut plus encore !
Publié dans le Mag #61