aux urnes ! Voici nos questions :
- La dépénalisation du téléchargement illégal à but non lucratif semble inéluctable, l'envisagez-vous ?
- Que pensez-vous faire pour aider le monde culturel "indépendant" qui a bien du mal à survivre face aux majors ?
- Les "quotas de chansons francophones à la radio" développent davantage le commerce mais limite la création artistique, cette loi ne fait-elle finalement pas plus de mal que de bien au monde de la musique ?
- Tout le monde s'accorde à dire qu'il faut réformer le statut des intermittents du spectacle et que la dernière loi en date n'est pas favorable au développement de la culture, que pensez-vous faire à ce sujet ?

La première réponse reçue fut brêve et accompagnée du programme du candidat de l'UMP :
Nous vous invitons à consulter, ci-joint, son projet dans un document de seize pages (8 pages A4). Nous espérons que vous y trouverez les réponses à vos interrogations politiques.
Quoiqu'il en soit, nous vous remercions de votre intérêt et de votre volonté de participation.
Bien cordialement,
L'Equipe de campagne de Nicolas Sarkozy.

La seconde était une vraie réponse...
La dépénalisation du téléchargement illégal à but non lucratif semble inéluctable, l'envisagez-vous ?
Concernant le téléchargement, il faut trouver les voies et moyens pour garantir, à la fois, les droits des auteurs et permettre un accès aux oeuvres pour les consommateurs et les internautes. Sans protection et rémunération des droits des auteurs et des artistes-interprètes, il n'y a pas de création ; mais dans le même temps, internet constitue un modèle où certains créateurs peuvent mettre à disposition des ouvres libres de droits. C'est la raison pour laquelle, François Bayrou propose de réécrire la loi sur les droits d'auteur et les droits voisins dans la société de l'information, qui n'a rien résolu, notamment en terme de téléchargement illicite. Il faut donc lancer une réflexion profonde et une concertation sur l'avenir des rapports entre les consommateurs, les fournisseurs d'accès, les industries culturelles et les artistes. François Bayrou pense comme vous que la répression n'est pas la solution et nous constatons aujourd'hui que la loi DADVSI, après un an d'application, a été inefficace à réduire les téléchargements illégaux. Je crois que seule une véritable politique d'éducation et de prévention dans le cadre d'une éducation artistique et culturelle rappelant la valeur de la création pourra faire prendre conscience aux jeunes générations des méfaits du téléchargement illégal.

Que pensez-vous faire pour aider le monde culturel "indépendant" qui a bien du mal à survivre face aux majors ?
Il est indispensable de préserver l'avenir de la production indépendante en littérature, en cinéma et en musique face aux tendances à la concentration et notamment au regroupement des grands groupes de communication. Car, à terme, les intérêts des grandes concentrations ne deviennent plus que des intérêts financiers, loin de la création qui elle, a besoin d'audace et de liberté et ne peut pas se situer dans les objectifs de rentabilité rapide. L'objectif n'est pas de se placer hors du marché, mais de réguler ce marché pour conserver une diversité des contenus.

Les "quotas de chansons francophones à la radio" développent davantage le commerce mais limite la création artistique, cette loi ne fait-elle finalement pas plus de mal que de bien au monde de la musique ?
Concernant les quotas de chanson francophone, c'est plutôt une bonne mesure qui a permis de favoriser la diffusion des artistes français. Néanmoins elle peut avoir des effets pervers qu'il faut étudier et auxquels il faut remédier.

Tout le monde s'accorde à dire qu'il faut réformer le statut des intermittents du spectacle et que la dernière loi en date n'est pas favorable au développement de la culture, que pensez-vous faire à ce sujet ?
Concernant le système de l'intermittence, François Bayrou est favorable à son maintien car il est le garant de la vitalité culturelle dans notre pays. Il faut sortir de la crise provoquée par le mauvais protocole de juin 2003, qui dure maintenant depuis plus de 3 ans et qui est très préjudiciable à la vie culturelle de notre pays. Il est temps de mettre fin à cette situation en faisant voter la proposition de loi qui a été élaborée par le Comité de suivi, auquel ont participé activement les parlementaires UDF. La proposition de loi invite les partenaires sociaux à négocier sur la base de principes simples pour élaborer un système vertueux, équitable et pérenne de l'intermittence garantissant la spécificité des métiers du spectacle et de la culture. La reconnaissance de l'intermittence comme un statut légitime doit s'accompagner, dans le cadre d'une loi d'orientation sur le spectacle vivant, d'une véritable politique de l'emploi culturel favorisant le développement de formes d'emplois moins précaires et de structures plus solides pour contribuer à construire un système plus pérenne.
Bien cordialement,
Stéphane Hélière, équipe de campagne de François Bayrou.