See you in the pit - Voodoo Glow skulls Secret Place est une salle de concert (et plus si affinités : salle de répet', fanzine, label...) bien planquée dans un ZAC d'un bled jouxtant la ville de Montpellier, à St Jean de Vedas plus précisément. Et plutôt que de faire un festival condensé sur 1 ou 2 jours à saigner des oreilles et ruisseler des aisselles, See you in the pit propose un bon paquet de soirées durant un mois avec du lourd, du live et du rock tendance enragée (ainsi, on peut mieux apprécier le patio, les nuits chaudes et la bière fraîche). Pour cette huitième édition, on pouvait notamment retrouver le mythique groupe punk The Dickies, le thrash métal des Brésiliennes de Nervosa, la référence Soulfly qu'on ne présente plus, le death metal polonais de Hate, ou les Russes du Siberian Meat Grinder. En bref, c'est le monde entier qui passe par cette étape méditerranéenne.

Et en ce premier jour du mois d'août, ce sont les Voodoo Glow Skulls qui nous font le plaisir de passer par Secret Place pour l'une des 2 seules dates françaises (avec Paris) de leur Vodoo European Tour. Mais avant de tâter du skacore des gugusses des Californiens la soirée commence avec Basket Case, death doom métal de St Jalle (dans la Drôme) qui propose un set sombre et carré. Ce n'est pas vraiment mon truc mais le trio maîtrise son sujet et doit sûrement satisfaire les amateurs du genre. Il est ensuite suivi de Leptik Ficus, un trio qui joue à domicile, puisque de Montpellier, et qui envoie du bon punk hardcore dopé à la sauce qui pique et avec le sourire. Ça discute entre les morceaux, ça papote avec le public, ça déconne. Bref, comme un bon concert entre potes dans un garage de banlieue. On cherche presque dans la salle le vieux canapé en cuir défoncé pour se caler dedans tout en sirotant une mousse.

Voodoo Glow Skulls Voodoo Glow Skulls Une quinzaine de minutes plus tard après la dernier titre de Leptik Ficus, alors que tout le monde est allé se rafraîchir dans le patio à l'extérieur de la salle de concert, c'est un énergumène affublé d'un poncho multicolore et d'un masque de lucha libre qui apparaît à la porte de la salle et scande un "who do voo doo we doo !" pour rameuter les festivaliers. Une très belle entrée en matière d'Efrem Schulz, nouveau chanteur des Voodoo Glow Skulls, qui, non content d'avoir su reprendre le micro en 2017 après le départ de Frank Casillas, chanteur originel du groupe depuis 1998, démontre des talents manifestes de rabatteur. Mais pas que ! Présence scénique, gadgets colorés en tout genres (au delà du costume introductif multicolore, un drapeau des Voodoo, un totem à tête de mort, ...), immersion dans le public jusque dans les chiottes, et tout le set avec une bonne patate du début à la fin, Efrem Schulz se régale et fait le show. Sur la scène du Secret place, ça envoie aussi du chaud et de la bonne humeur. C'est trombone - saxo pour la section cuivre et guitare-basse-batterie pour la section punk rock. Et tout ce petit monde enchaîne les tracks et les rythmes syncopés à fond les ballons devant un public bien réchauffé. Réchauffé et équilibriste pour certains, puisque pour les auditeurs les plus proches de la scène qui seraient tentés par un pogo, le sol étant lessivé de bière, c'est slide de semelle et grind de tong (mais sans triple boucle piqué). Côté scène, les Voodoo Glow Skulls n'ayant pas sorti de nouvel album depuis Break the spell en 2012, on fait un tour de toute la discographie, sans oublier les classiques "Shoot the moon", "Dirty rats" ou "Charlie Brown". Mais la présence d'un ou deux inédits et la promesse d'un nouvel album (si j'ai bien compris les propos d'Efrem, mi-hurlés mi-criés en fin de set), semblent augurer une prochaine galette.