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Volutes / Chronique EP > ▷ 2.4 - √ - ◀◀

Volutes - ▷ 2.4 - √ - ◀◀ Les plumes de paon de Volutes sont de retour dans mes oreilles 3 ans après un premier EP (Visite au palais) qui montrait des qualités mais laissait également envisager de vrais progrès. Ce nouveau quatre titres (le cinquième, éponyme est une courte piste à lire à l'envers pour en décoder le propos comme au bon vieux temps des messages dissimulés sur les vinyles (Beatles, Pink Floyd, Judas Priest, Queen...) témoigne des efforts du combo pour amener des compositions plus construites et une écriture plus fine tout en ne fermant aucune porte quant à leurs inspirations. On passe donc allégrement d'un "Syriana" rock-indus bombardé par des samples (qui rime de temps à autre au "Furia" de Mass Hysteria ou au désespoir présent sur Utopia de No One Is Innocent) à un "Nerfs à vif" où les basses saturent l'air des refrains pour mettre en relief les textes sur les couplets puis à un "Scarlett" presque pop-spoken-word à un "Le champs des signes" éclaté et désabusé, sorte de piste aux étoiles où les effets s'entrechoquent en mode pogo. Le Volutes 2019 amène donc un rock bâtard, habité et libre de tous ses mouvements. Parmi ceux-là, je préfère les deux premiers, la pugnacité est davantage canalisée, les textes sont plus percutants, leur énergie se transmet plus facilement, on rentre dedans aisément et une fois embarqué, le retour progressif dans l'autre monde (celui de la fin de "Le champs des signes") nous incite à faire machine arrière, à remonter le courant pour de nouveau passer le Styx.

Publié dans le Mag #40

Volutes / Chronique EP > Visite au palais

Volutes - Visite au palais "Visite au palais", le premier titre de l'EP éponyme, me laisse un goût amer en écoutilles. D'un côté, la musique ensorceleusement rock, la basse très ronde et ce sample d'un discours d'Allende (en espagnol donc) tirent le morceau vers le haut, de l'autre, le ton et les textes me laissent froid. Le discours traite de l'entente entre les multinationales et les états, rien de nouveau, à peine de quoi émouvoir un lycéen de 1ere ES qui découvre le monde... Et pas de bol pour Volutes, quand j'entends de l'espagnol et Allende, je pense au sublime "Chile" de No One Is Innocent. Ce sentiment partagé, on le retrouve sur "Commun malaise" avec un texte poétique chanté/parlé et des sonorités inattendues qui émoustillent alors que le refrain sonne très "adolescent", comme si le titre n'avait pas complètement mûri. Le dernier titre est moins marqué par ces différences, le refrain est un peu moins bateau mais le reste ne connaît pas de véritables envolées excitantes. 3 titres, c'est peu, mais c'est tout de même suffisant pour avoir confiance en Volutes qui ne prend pas encore tous les risques alors qu'ils sont payants, avec un peu plus d'audace et un meilleur travail sur le son, ce sera tout bon.