Volcano Choir - Unmap Après un premier album en forme de petit chef-d'oeuvre feutré et intimiste (For Emma, forever ago), Justin Vernon aka Bon Iver, ce songwriter solitaire adepte d'une musique folk composée dans la douce quiétude d'un petit chalet perdu au coeur d'une forêt du Wisconsin, est devenu l'artiste à suivre du moment. Enfin dans le petit microcosme indépendant surtout. Dès lors, l'excellent label Jagjaguwar (notamment derrière Black Mountain, Okkervil River, Oneida, mais également... Bon Iver tiens tiens) a décidé d'exploiter le filon artistique et commercial en exhumant ce que Justin Vernon avait pu écrire... avant For Emma, forever ago, soit en 2005 lorsque celui-ci jouait alors dans un groupe baptisé DeYarmond Edison (avant de devenir un quasi ermite donc...). A cette époque, son groupe partageait la scène avec les (presque) post-rockeurs de Collections of Colonies of Bees et c'est avec eux que Justin Vernon composa les morceaux que l'on retrouve aujourd'hui au tracklisting d'Unmap. CQFD. Soit neuf titres explorant les voies d'un folk mélancolique et vaporeux nappés de choeurs obsédants et de quelques nappes de guitares post-rock, pour un résultat lunaire, on préfère le dire tout de suite, assez différent de For Emma, forever ago, assez hétérogène et surtout bien moins inspiré. Pourtant, il faut bien reconnaître que ce disque nous réserve quelques petites merveilles folk à la fois introspectives et troublantes ("Husks and shells") façon Grizzly Bear, des titres nappés de petites trouvailles électroniques ("Sleepymouth") ou de perles pop/folk intimistes et doucereuses ("Island, is" magique). Après trois titres, on se dit que cet Unmap est parti sur des bases élevées, sauf que la suite déçoit. Et pas qu'un peu. Certes il y a bien "Dote" et son ambient évanescent ou "Still" et ses délicates envolées célestes, mais également une poignée de titres expérimentaux tous plus abstraits les uns que les autres ("Cool knowledge", "Youlogy"). Des compositions psyché/folk aux bizarreries absconses et aux velléités créatives très incertaines ("And gather", "Mbira in the morass") qui se rapproche dangereusement d'Animal Collective sans inspiration, que l'on perçoit régulièrement comme des chutes de studios un peu assemblées à la va-vite pour remplir un album complet qui n'était au départ qu'un EP pourtant classieux. D'autant plus dommageable que l'on ressort de l'album en se disant que la moitié, affreusement brouillonne et de mauvais goût, est à jeter. Mineur.