Vertige - Populaire Deportivo a ouvert de nombreuses fois pour Louise Attaque, une vraie amitié s'est nouée. Arnaud est venu faire un peu de violon sur leur deuxième album, Gaëtan a fait une reprise de Souchon avec eux avant de produire leur troisième album, seul Robin n'avait pas travaillé avec les petits gars de Bois-d'Arcy. C'est désormais chose faite puisque Jérôme (chant, guitare) et Robin (basse) ont écrit ensemble et à distance une dizaine de titres, comme la profusion d'idées de cette nouvelle entité leur donne un peu le tournis, ils décident de s'appeler Vertige et de regrouper les morceaux sur un album : Populaire. Le corona passe par là, l'album attend un peu, on nous sert un EP pour patienter et à l'automne, on plonge dans le tourbillon avec eux.

Un petit cri primal empli de nostalgie (perso, ça me rappelle les bornes d'arcade, les premières consoles, les jeux de baston tout plat et simple...) est une bonne impulsion et même si ce n'est pas un coup de poing qui suit ce sample mais une douce mélodie accrocheuse, le ton est donné, Vertige n'est pas simplement là pour distribuer des caresses ! Le rythme est marqué, chaleureux et groovy (faut-il rappeler que c'est un bassiste qui, pour moitié, compose ?), on dodeline et on se laisse embarquer par les petites notes électroniques et le chant charmeur. A peine installé dans le morceau et prêt à chantonner les textes qu'on passe déjà au titre suivant qui dévoile d'autres qualités (nervosité, breaks, instruments dissociés) et ne dure qu'une dizaine de secondes de plus. Une des caractéristiques de Vertige, c'est donc la concision des compositions, elles durent toutes autour de 2 minutes (seule "Zorro" fait exception en atteignant la troisième), la tracklist défile donc très vite ! Les idées se bousculent, accrochent l'auditeur mais ne sont jamais sur-exploitées, les refrains ne sont pas répétés, une fois que le message musical est passé, on ne s'attarde pas. On retrouve ainsi la patte Louise Attaque qui n'a que très rarement étendu ses plages... Celle de Deportivo se niche dans les textes, parfois plus poétiques que politiques mais sans slogan ni grandes leçons, on devine le duo plus proche des élans populaires que de la vindicte populiste ("Et c'est un bon moment pour oublier les populistes / Et c'est un bon moment pour les ignorer un peu" sur "Conduire"). Jérôme et Robin gardent toujours assez de légèreté pour nous emmener dans leurs mélodies (toutes imparables) et nous donner envie d'y revenir car s'ils disent "Faire court, ça j'en rêve" sur "Chorus", nous on aimerait qu'il fasse plus long alors on se retrouve obligé de relancer le disque...

La fusion des deux univers est si évidente qu'on se demande pourquoi ils n'ont pas décidé de travailler ensemble avant ? Et on peut être déçu quand Jérôme nous confie qu'il y a très peu de chance qu'il y ait une suite. Ce serait vraiment dommage car les aussi bons albums sont rares.