Qu'il est difficile de faire du "rock français". D'abord parce qu'il faut savoir écrire des textes sensés et qui sonnent, ensuite parce qu'il faut aussi tenir la route côté musique et enfin parce qu'il faut réussir à s'extirper de la comparaison fatidique avec le monstre Noir Désir ou ses bons élèves Eiffel, Luke, Deportivo voire avec un Paul Personne quand le combo est touché par le blues (le très beau "83 jours après"). Le quatuor dunkerquois répond à toutes ces exigences en affirmant un ton, des textes et des sonorités propres (dans les deux sens). Le groupe varie les rythmes et les attaques tout en gardant un cap ce qui fait que l'album est homogène, c'est selon ses amours personnelles qu'on trouvera tel ou tel titre plus intéressant, pour ma part, c'est le "Canine" qui m'a mordu, le groupe en a choisi d'autres qui ne sont pas mal non plus ("83 jours après", "Ces endroits-là", "Debout toute la nuit" sont dispos en clip). Par sa finesse, sa profondeur mais aussi ses écorchures, Vérane façonne son identité et accroche l'auditeur avec les compositions de ce deuxième album (ils ont sorti un Adéquat en 2015) qui devrait leur permettre de faire connaître leur (pré)nom au-delà des Hauts-de-France.
Publié dans le Mag #31