Ventura - Ultima necat Cela fait plus de 20 ans que j'ai arrêté le latin mais dans les trucs que je n'oublie toujours pas, il y a cette expression "vulnerant omnes ultima necat" comprendre "toutes (les heures) blessent, la dernière tue", une lapalissade stylée et qui en jette sur les très vieilles horloges et qui se retrouve en partie ici accolée à des macaques nippons se la coulant douce dans une source géothermique.

Trois ans après We recruit, cet Ultima necat est une nouvelle petite merveille qui aurait pu trouver sa place après Pa capona car si Serge Morratel a encore oublié de lésiné sur le grain, on a de beaux moments de rock indé tout droit sorti des années 90. L'ensemble est donc un poil moins âpre et rugueux que l'album précédent, le chant y est pour beaucoup, les jolies mélodies aussi. Si tu ne connais pas encore Ventura (terrible erreur entre nous soit dit), il faut t'imaginer un Nada Surf qui aurait blindé ses guitares et sa basse de saturation. Mais pas tout le temps évidemment, car il faut aussi laisser un peu d'air pur pour mieux le densifier (sur le morceau-fleuve de service qu'est "Amputee" par exemple).

Pas de révolution chez Ventura mais avec la constance du travail bien fait, le groupe continue de me ravir. Ils ont de multiples dons comme ceux de la composition bien pensée, de la juste distorsion, de l'harmonie idéale, du temps mort ou de la déflagration dans le bon timing, du rythme qu'il faut quand il le faut, c'est simple, il n'y a rien à jeter, quelque soit l'humeur (dépressive sur "Little wolf", enjoué et badine sur "Nothing else mattered"), les Suisses sont toujours dans le bon ton et déroulent leurs titres comme autant d'évidences. Chapeau bas. Encore une fois.

Enfin, sache pour l'anecdote, que c'est à Ventura, en Californie, que l'album a été masterisé et ce n'est pas juste pour la blague car Sonic Youth, Primus, Nebula, les Melvins, Pearl Jam, Neurosis, Earth et de nombreux autres sont passés entre les doigts des Golden...