ventura : pa capona Prennez des adorateurs de Shellac et d'une certaine attitude rock ayant déjà vécu l'aventure d'un groupe de rock étincelant, épicez avec une atmosphère digne du Bleach de Nirvana, mélangez avec la vague émo rock, laissez mariner 3 ans, secouez et servez bien frais, vous avez le Pa capona de Ventura.
D'emblée le son proprement garage, extrêmement noisy rapeux pour la guitare, rond et accrocheur pour la basse, discret et efficace pour la batterie nous donne tout de suite le ton, un son "crade", ça se travaille, un chant sincèrement éraillé, ça ne s'invente pas, s'ils ont mis aussi longtemps à nous livrer leur opus, c'est pas uniquement due à la réalité du marché et de l'industrie (sick sad world), c'est qu'ils voulaient que Pa capona leur ressemble et soit dans la lignée de ce qu'ils aiment. Pari réussi avec tout un tas d'émotions qui transparaissent au long des 13 titres. On passe par tous les états entre une forme de nostalgie/mélancolie ("I keep starting", "Ovens") et la rage plus ou moins contenue qui finit toujours par trouver un exutoire ("Everything", "I keep position") avec une tension quasi permanente ("The question", "Violent, all the time").
Tout ça avec comme dénominateur commun, le rock, le vrai, celui auquel le format guitare-basse-batterie va si bien, un rock échevelé qui au final semble guère se soucier du temps qui passe, qui invite des amis pour leur dire merci plus que pour leur faire une place (Valérie Niederoest (Toboggan) étant plus que discrète sur "Thoughts and speeches"), un rock authentique qui est devenu malheureusement une denrée rare.
Profitons donc de Ventura avant de se lamenter sur leurs cendres (remember Shovel, Iscariote...). Si en plus tu aimes les engins de chantiers et les pompes à essence, procure-toi rapidement cette édition limitée...