urban_dance_squad_planet_ultra.jpg A l'instar d'un Pitchshifter, Urban Dance Squad fait partie de ces groupes précurseurs que le public a relégué aux oubliettes, les laissant à un succès d'estime et à un statut de groupe culte chez les amateurs de rock-fusion (et c'est déjà pas mal me dira l'autre...). Pourtant, ce n'est pas faute au groupe d'avoir su développer et démontrer un nombre d'atouts bien conséquents au cours de sa carrière : des performances scéniques électriques ou une discographie jalonnée d'albums excellents notamment. En 1989, le groupe hollandais avait quelques TGV d'avance mais en 1996, la donne a totalement changé (un certain Evil empire est aussi sorti cette année-là, ceci expliquant peut-être celà). A cette époque, ça fusionne dans tous les sens et les groupes de cet acabit commencent à pulluler comme les boutons sur le visage d'un adolescent acnéique. Se démarquer de la concurrence dans un style qu'ils ont eux-mêmes quasiment enfanté : tel est l'enjeu d'UDS sur ce Planet ultra. En premier lieu, ce qui identifie clairement les néerlandais des autres groupes de fusion, c'est bien évidemment leur frontman, Rudeboy Remmington, qui alterne, de son timbre de voix si particulier, flow hip-hop et lignes de chants plus conventionnelles, avec une aisance peu commune. Signe d'une maîtrise éloquente, la part de chant traditionnel par rapport au chant hip-hop sur cet album a une place bien plus affirmée que sur les efforts précédents. Du coté de la musique, UDS pratique le brassage des genres avec brio : pop, rock et fusion et même quelques morceaux purement hip-hop ("Metaphore warfare"). Là où beaucoup de groupes de fusion ont tendance à être au taquet sur tout un disque, au risque de rendre la débauche d'énergie et la virulence de leur musique monotone, les UDS n'hésitent pas à singulièrement calmer le jeu et à troquer la guitare électrique pour une guitare acoustique et un rock du meilleur effet. Le résultat n'en est que plus nuancé, l'ambiance gagne en légèreté et en variété, et les morceaux les plus énergiques sont d'autant plus percutants. Une stratégie qui s'avère intelligente sur un long effort (l'album dure une heure et quart) comme celui-ci et qui plus est, confère à ce Planet ultra une identité bien particulière par rapports aux autres albums du groupe. Enfin, l'apport du clavier et le retour de Dj DNA apporte une pierre de plus à l'originalité du son UDS, tant les interventions de ceux-ci sont judicieuses et viennent à point pour amener à chaque fois le petit plus (le clavier tonitruant de "Everyday blitzkries", les samples sur "Sriffter swifter") qui fait que le morceau fait mouche dans les oreilles averties du fan de rock-fusion bien troussé. Cocktail de morceaux apaisés ("Planet ultra", "Totalled", "Carbon copy") et d'autres plus détonants ("Dresscode", "Forgery"), Planet ultra est une belle réalisation qui permet au groupe d'asseoir sa position de maître incontesté du genre.