Lorsqu'en 1996 les Kyuss mettent en terme à leur histoire commune, laissant derrière eux trois énormes pavés dans la mare de l'histoire du rock (Blues for the red sun, Welcome to Sky valley et . And the circus leaves town), le mouvement stoner se retrouve orphelin de son initiateur.
Derrière Kyuss, c'est toute une vague de groupes tels que Fu Manchu, Hermano et bien sûr les incontournables Queens of the Stone Age qui se sont notamment illustrés en surfant sur la vague du stoner / desert rock. Parmi ces groupes, Unida a la particularité d'avoir dans ses rangs un certain John Garcia, qui n'est autre que l'ancien chanteur de Kyuss. A ses côtés, Arthur Seay occupe le poste de guitariste tandis que Eddie Plascencia (basse) et Mike Cancino (batterie) assurent la section rythmique d'Unida. C'est en 1998 que sort le premier essai discographique du groupe avec The best of Wayne-Gro, un EP édité par MeteorCity et dont les 4 titres se sont retrouvés sur un Split CD réalisé avec les suédois de Dozer. Entre-temps, Eddie Plascencia a quitté le groupe, remplacé par Dave Dinsmore, qui assurera également les lignes de basse sur Coping with the urban coyotes (1999, Man's Ruin Records) le premier album d'Unida. A la suite de la sortie de son premier LP, le groupe part en tournée européenne et s'offre pour cette occasion les services de Scott Reeder (ex-The Obsessed, ex-Kyuss), bassiste de génie qui a la particularité de jouer pieds nus. C'est avec celui-ci qu'Unida enregistrera ce qui aurait dû être son second album officiel, un disque intitulé For the working man mais qui ne sortira finalement jamais dans les bacs sous sa forme originelle, ce à cause semble-t-il, d'une histoire de gros sous avec leur label... Finalement, en 2003, le groupe décide de compiler des titres de l'album avorté en un CD baptisé El coyote et vendu par leurs soins lors de leur tournée nord-américaine.
Unida
Biographie > un bon ex-Kyuss
Unida / Chronique LP > Coping with the urban coyotes
Sorti en 1999, ce premier album fait suite à l'excellent split CD enregistré avec les suédois de Dozer. En l'espace de 4 titres ("Flower girl", "Red", "Delta alba plex" et "Wet pussycat") de stoner étourdissant, Unida mettait tout le monde d'accord, assurant avec un groove monstrueux la digne succession des légendaires Kyuss. Ne restait plus alors qu'à confirmer avec ce premier LP : Coping with the urban coyotes.
Riffs abrasifs, rythmiques atomiques, Unida fait vrombir le moteur avec "Thorn" et nous emmène en balade à travers le désert. Heavy, désinhibé, le stoner rock d'Unida met un coup de fouet à l'auditeur. Voilà que l'on est revenu cinq ou six ans en arrière, quand Kyuss mettait le feu au désert avec les "Thumb", "Green machine" ou "One inch man" ; John Garcia chanteur des deux groupes symbolisant à lui seul la filiation entre les deux groupes.
Le groupe enchaîne avec "Black woman" et "Plastic" et l'évidence s'impose d'elle-même, la différence entre Unida et Kyuss réside dans le fait que les premiers plus rentre-dedans que les seconds, moins expérimentaux. Brut de décoffrage à l'image d'un "Human tornado" au titre plus qu'explicite, le son du combo ravira les amateurs de rock pur et dur. Percutants, les riffs d'Art Seay n'ont pas grand-chose à envier à ceux de Josh Homme (Kyuss, Queens of the Stone Age) et dynamitent des titres tels que "Nervous" ou l'énorme "If only two", pendant que la section rythmique du groupe dépoussièrent efficacement les enceintes.
Avec les sept premiers morceaux de cet album, Unida a frappé très fort et auraient fort bien pu en rester là, mais la nouvelle bande de John Garcia a décidé de mettre le feu au plancher et en rajoute une couche avec l'énergique et speedé "Dwarf It" et surtout "You wish". Plus lent, plus lourd, mais toujours aussi rock que les huit autres titres du disque, ce morceau est une ballade rock désenchantée que l'on imagine enregistrée au beau milieu du désert sous un soleil de plomb. Final apocalyptique pour ce "You wish" surprenant et hypnotisant, avec lequel le groupe nous met un grand coup de cactus derrière la tête.
Enregistré en une petite dizaine de jours à peine, Coping with the urban coyotes aura permis à Unida de marquer durablement les esprits. Bien sûr la dream-team Kyuss n'est plus, mais la relève est assurée ; et ça déménage sévère...