uneven_on_fire.jpg On prévient par avance, ces mecs sont dangereux : 4 années se sont écoulées depuis l'excellent U* et Uneven revient botter le cul de la scène rock hexagonale avec un nouvel album sobrement intitulé On fire. Avec un titre pareil au moins, pas besoin de cogiter cent sept ans pour savoir à quoi on va avoir droit... Forcément à du gros son enflammé frangin, à du power-rock qui marche avec les mains sur des braises ardentes pour te mettre une bonne marave rock'n rollesque. Du genre que tu vas te mettre une grosse mine dessus et que tu vas te dire que quand même, c'est dommage que tu ne te sois pas arrivé quatre plus tôt pour découvrir U*. Alors tu te rattrapes avec cet On fire qui déballe le matos avec un "Addicted" qui porte évidemment très bien son nom. Grosses guitares acérées comme des lames de rasoir, mélodies émo-rock/power-pop ravageuses qui s'entrechoquent, section rythmique solidement burnée, un petit feeling post-punk sur les rebords et Uneven envoie du bois, électrifie le tout avec un groove... addictif et l'énergie de jeunes premiers qui ont envie d'en découdre. C'est efficace, net et sans bavure... Un chant assez haut perché mais qui passe partout, des riffs par pack de douze, quelques fulgurances plus rageuses, Uneven joue dans la catégorie "rock puissant et mélodique" comme beaucoup mais le fait assurément mieux que la plupart ("Stay", "Slowly").
Sûr de son fait et terriblement efficace, le groupe montre les crocs et livre le phénoménal "Better of me". La machine à produire du riff qui dépouille tourne à plein régime, la prod est impeccable (merci à l'ex-Baby Chaos/Deckard Chris Gordon), les guitares claquent dans les tuyaux, les conduits auditifs s'embrasent sous les coups de boutoir d'un groupe qui tourne à plein régime ("Cafe Grappa", "Planet"). Qu'on se le dise, Uneven fait simple, brut et bien troussé, ne s'embarrasse pas de circonvolutions inutiles pour aller direct à l'essentiel, balancer du décibels et faire vibrer les tympans. Quelques hurlements rageurs pour donner plus de poids à l'ensemble, le groupe fait des étincelles et parler la poudre à coup de "The day we meet" ou "B station" branchées sur courant alternatifs et dopés par des lignes mélodiques inspirées, avant de se lâcher le temps d'une fulgurante et sauvage reprise de "Get up stand up". Des compos immédiates, un riffing urgent et sulfurique, des rythmiques implacables, les zikos nous servent une volée de tubes à la My Vitriol ou Thursday tous plus soignés les uns que les autres, parmi lesquels "Candy's skin" ou "Sold out", chargés de conclure les débats en confirmant sans l'ombre d'un doute que le feu sacré du rock brûlait toujours en eux. Uneven a mis quatre pour enfanter de cette bombe électrique, espérons qu'ils mettront moins de temps pour nous sortir sa petite soeur.