Que ce soit les 3 premières minutes d'un film, la première salle d'une expo, la première gorgée d'une bière, ou les 30 premières secondes d'un album, tu te dis parfois à l'entame de ce premier instant : "Putain ça va être bon ! C'est tout ce que j'aime !". Et c'est ce que je me suis dit en écoutant l'entame d''À manquer d'oxygène", le premier titre de La mécanique du vide, deuxième LP d'Undervoid. Une guitare rock aux accents No Oneièsques avec des pointes de RATM, une basse qui envoie du bien épais sur certains titres (notamment la ligne d'intro du single "Quand bien même") mais sait aussi rester en retrait, une partie batterie riche et enfiévrée, et une belle voix grave chargée de rage contenue qui chante de très beaux textes en français. Oui, des fois, on se demande si certains groupes français choisissent l'anglais plutôt que l'idiome national, pour cacher leurs limites lexicales. Ce n'est pas le cas d'Undervoid, qui, à l'instar de Reuno des Lofo, sait exprimer sa vision du monde tout comme les tréfonds de son âme, dans un style très personnel. 10 tracks pour La mécanique du vide, qui aime à varier le tempo : entre un "Revenir de si loin" hyper dynamique, ou "Les rêves que l'on écroule" qui offre une très belle montée cathartique à la Led Zepp, le titre introductif "À manquer d'oxygène" ou "Le vide à l'envers" qui sauront satisfaire les fans de No One Is innocent. Bref, avec ce deuxième LP, Undervoid ne révolutionne pas le rock français, mais l'honore, voire même l'embellit, et ça me va très bien.
Publié dans le Mag #58