Ultraphallus - Sowberry Hagan Le phallus suprême est de retour avec un nouvel album du nom de Sowberry Hagan. Exit Conspiracy records, welcome Riot season, un label anglais méconnu par chez nous mais tout à fait respectable. Changement de crèmerie donc mais pas d'orientation drastique à l'horizon, les Ultraphallus ne se sont pas mis au hip-hop bling-bling, le groupe belge continue sa voie, voix aussi, tout en restant cette bestiole assez imprévisible qu'il était déjà par le passé. A l'instar de ce deuxième titre ("Right models") d'ailleurs qui lorgne autant vers la rapidité que des aigus de L7, la Ultraphallus's touch en plus. Et la touche Ultraphallus c'est pas rien ("touche", "phallus", voilà...). La suite ? Du gros riff qui fait "splash", des morceaux directs ("River Jude") et d'autres ("Indians love rain") qui vont développer des ambiances nettement plus progressives avec pour aboutissement le Saint-Graal du dépaysement sonore. Que ce soit avec "Cinghiale" qui me rappelle Kiss The Anus Of A Black Cat (tiens, tiens, un autre groupe belge...) dans l'atmosphère ou l'intermède country "The crumbled", le voyage qu'ils proposent est atypique, hanté (le chant en retrait de "Golden fame") et balaie d'un revers de main les sceptiques, direction la fosse commune. L'un des paradoxes de ce Sowberry Hagan, c'est que même avec un disque sans une trace de compromis, il reste relativement facile à écouter, très diversifié et catchy (Sowberry Hagan pourrait être le Meanderthal d'Ultraphallus) et s'en imprégner revêt plus du doux plaisir que de la séance de sado-masochisme auditif. Et que dire du featuring d'Eugene Robinson (Oxbow) sur "The red print" qui offre une participation ahurissante, si ce n'est qu'il ajoute de la folie à un tout lourd et malsain qui n'en avait absolument pas besoin. Titre assez génial. Ultraphallus, c'est un peu ce qui se fait de mieux en la matière en ce moment : si je mens, qu'on me la coupe sur le champ. Range ton couteau à viande, Sowberry Hagan est une réussite saisissante. Oui.