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Numéro :
Mag #40
40ème numéro et un peu de renouveau avec l'apparition de la couleur dans le mag' ! Dingue ça... Au sommaire tu retrouves des tas d'articles, d'interviews et de reviews live sur plus de 120 pages avec, entre autres... Marcel Et Son Orchestre
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On a toujours su qu'Ultra Zook n'a jamais balancé une once de zouk, mais qu'il nous a plutôt habitué avec ses EP successifs à un rock folklorique, perché, ridicule, humoristique et totalement imprédictible, avec des sonorités de synthés proches pendant d'infimes moments de celles des îles caribéennes. Mais pas que, puisqu'également inspirée de celui des différents univers du jeu vidéo, des films d'horreurs aussi, peut-être même de la musique populaire auvergnate (le groupe étant de Clermont-Ferrand) et tout ce qui peut passer par les têtes bouillonnantes des recherchistes Benjamin Bardiaux, claviériste et co-compositeur du monstre Pryapisme et collaborateur d'Igorrr, du batteur Rémi Faraut (Kafka) et du bassiste Emmanuel Siachoua (Kafka, Kunamaka). Comme dirait le trio : "Ça joue une musique des îles plus proche de Fukushima que des Caraïbes". On ne pouvait mieux faire sur le plan de la description. En revanche, pour ce qui est d'"ultra", on valide à 100%. Comment ressortir sans séquelles d'un disque dont sa caractéristique est l'exubérance d'idées grotesques? Tant pour les paroles, ou comme dès le début de l'album, on nous demande quel type de jus de fruit on est (en lâchement bêtement des "Pomme ?", "Poire ?", "Pêche ?", "Prune ?", "Fruit de la passion ?"), que pour les structures ou le trio mise pas mal sur les saccades et les contretemps, Ultra Zook est une formation à part dans le paysage musical français, que certains caseront certainement entre l'expérimental et le math-rock, et qui risquent même carrément de plaire à vos enfants. Un premier album éponyme avec plein de surprises à l'intérieur et très étonnant, c'est peu de le dire.
Ultra Zook (machine), voilà, c'est fait, on peut commencer la chronique de ce trio qui annonce la couleur avec le nom mais aussi sa bio qui qualifie son travail comme "de la musique des îles plus proche de Fukushima que des Caraïbes". Et effectivement, il y a de ça tant Ultra Zook fait zouker les chaumières avec une musique un poil caliente.. mais les chaumières de la planète Mars hein. Te voilà donc fixé. Comment ça, non ?
Difficile de ne pas se demander dans quel imbroglio musical on a mis les pieds... Sauf que ça devient rapidement très plaisant. Notamment grâce à ce clavier qui domine très clairement les débats avec des nappes et mélodies chiadées. Le trio (batterie, guitare/basse, clavier) s'échine à coller tes neurones au plafond et il y a de fortes chances qu'ils y restent collés parce que la vue est bien meilleure qu'en bas. L'introduction à voix et clappements de main de la première piste intitulée "Dance broccoli dance" annonce faussement la couleur puisque le morceau se mute rapidement en un festival musical de rythmiques sautillantes et d'arrangements touchant presque à l'onirique kitch d'un Animal Collective. L'humour, c'est aussi ce qui domine également chez Ultra Zook et "Papier bitte schnell" en est la piste la plus représentative, le clavier parsème la musique décharnée de gros éclats de coke extraterrestre, donnant un morceau qui imprègne rapidement la caboche avec cette phrase répétée qui semble tirée d'un mauvais film de Max Pécas (ok, pléonasme...).
Là où les Ultra Zook on rudement bien saisi mes attentes et peut-être les vôtres, c'est qu'ils combinent un propos expérimental qui joue sur la répétition avec une efficacité et une durée relativement courte des pistes qui permettent à cet EP d'être excitant du début à la fin. Avec le dernier Gâtechien, le Poil, Epiq et désormais Ultra Zook, Gnougn Records (Monsieur Gnougn joue de la guitare/basse dans Ultra Zook...) devrait se tailler rapidement une jolie réput' dans le petit monde de la musique pas banale.
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