Formé en 2009, Tyler Bryant and The Shakedown est une formation rock venant tout droit du Tennessee. Une raison surement pour sentir de près les racines blues dans les compos. Une affaire qui marche à tous les coups depuis quelques décennies. Oui mais pour se tailler un place auprès des grands, il faut un peu plus de talent. C'est là que Tyler Bryant a très bien réussi. Après ses trois premiers albums, la rock énergique de sa formation est devenue valeur sûre. En octobre est sorti son quatrième opus : Pressure.
Le titre éponyme démarre les hostilités. Gros riffs et chant puissant, le thème semble donné. Les Américains ne devraient pas faire dans la dentelle. "Hitchhiker" est un rock sudiste bien soutenu dans l'intention. Origine confirmée par l'apparition de la chanteuse folk Rebecca Lovell (Larkin Poe) sur "Crazy days" ou encore par celle de Charlie Starr (Blackberry Smoke) sur "Holdin' my breath". Sur le chant, le duo est particulièrement intéressant sur des envolées lyriques complémentaires. Graham Whitford fera également parler la poudre sur ce morceau en posant des solos tant attendus. La vapeur se renverse ensuite sans crier gare avec "Like the old". Le morceau est calme, épuré et mélodieux. Avec une guitare pour tout accompagnement, Tyler Bryant réalise un chant parfait qui transpire la mélancolie. "Automatic" remet les bouchées doubles, le fils de Brad Whitford (Aerosmith) prend la lumière avec son jeu de guitare. Jusqu'ici les compositions sont globalement denses. Le côté aérien de "Misery" est un véritable souffle. En poussant un peu plus loin, "Loner" procure le même effet avec un chant en état de grâce largement appuyé par la section instrumentale. Enfin "Coastin" permet la tombée du rideau sur un authentique blues.
Sur treize pistes, Tyler and The Shakedown semble de prime abord jouer la simplicité. C'est en fait un album qui multiplie les approches. Le tout sans jamais s'éloigner de la source. Finalement toujours aussi bon.
Publié dans le Mag #45