Entre le Texas où il est né et Nashville où il déboule à 17 ans, Tyler Bryant a le choix des racines, même s'il n'affirme pas spécialement de préférence entre le blues et le rock, le gaillard étant à l'aise dans les deux. Et si le nom du groupe porte le sien, c'est parce qu'il en est l'initiateur et que les pièces rapportées par la suite n'ont pas trouvé à redire, même Graham Whitford, son pote guitariste qui n'est autre que le fils de Brad d'Aerosmith. Ce Truth and lies fait la part belle à un rock typiquement ricain, chargé d'influences blues et folk avec des grattes chaleureuses, des mélodies rocailleuses et une rythmique qui fait le job pour mettre en lumière la voix et la 6 cordes. Et si le combo a déjà eu les honneurs de très grandes scènes (ouvrant pour AC/DC, Guns N Roses, Eric Clapton, Jeff Beck, ...), la majorité de ses titres ne ressemblent pas à des hits de stades ("Panic button" fait donc figure d'exception) et sonneront certainement mieux dans une petite salle où un faux mouvement pourrait toucher le premier rang. Quand il adoucit la voix et le ton, Tyler drague avec pas mal d'assurance et au coin d'un feu ou en version unplugged, on imagine sans mal les ravages que causeraient "Shape I'm in" ou "Out there". La qualité du son de ces versions électriques n'est pas mal non plus, louons donc au passage la patte de Joel Hamilton (producteur de Tom Waits, Dub Trio, Unsane, Sparklehorse ou Elvis Costello pour ne citer que quelques-uns qui montrent l'étendue de ses talents). Du blues-rock ricain bien trempé un peu passe-partout mais avec un travail qui dégage de la sincérité, ce n'est pas si évident alors profitons de ce troisième opus de Tyler Bryant and the Shakedown.
Publié dans le Mag #40