The Twin Souls The Twin Souls Ce qui est bien c'est qu'avec un duo de frères nous n'avons pas à vous poser la question "comment vous êtes-vous rencontrés ?" Cependant nous pouvons vous demander comment vous est venue l'envie de jouer ensemble ?
En effet ! On joue ensemble depuis qu'on est petit, on a eu plusieurs modèles à la maison avec notamment notre père et notre grand frère qui accompagnaient des artistes incroyables à l'époque. Notre mère jouait aussi avec son frère et sa sœur, je crois que c'est de famille. Je ne pourrais pas me rappeler la première fois où on s'est dit "viens on joue ensemble !".

Quand nous lisons le line-up : Guilhem (chant, guitare, batterie) / Martin (chant, guitare, batterie) nous pouvons penser qu'il s'agit d'un mauvais copier /coller mais une fois vus en live on comprend tout de suite. Pourquoi cette volonté de chanter tous les deux et d'interchanger les instruments en live ?
Quand on a monté ce duo, aucun de nous n'était batteur, Guilhem est bassiste de formation et moi guitariste. Alors quand on s'est dit qu'on allait jouer nous-mêmes la batterie ça nous a semblé cool de partager cette tâche et donc on a appris sur le tas !

Pas de basse, vous avez suivi The Inspector Cluzo : "fuck the bass player" ?
Pas du tout ! D'ailleurs au tout début du groupe on a regardé pas mal de duo pour savoir ce qui existe et faire tout l'inverse ! Guilhem est bassiste comme je disais, alors on fuck pas du tout le bassplayer, d'ailleurs c'est un aspect de notre son que l'on travaille beaucoup, la basse.

Le premier EP s'appelle The Twin Souls, le second également mais avec "//" pour le différencier. C'est par manque d'inspiration ou finalement ce sont des "showcases" au sens propre, des petites mallettes promo pour aller sonner aux portes en attendant l'album ?
On avait quelques idées pour nommer différemment ce II, mais aucune n'a retenu notre attention, on voulait que cet EP représente la suite logique du premier qui était éponyme. Ça nous a paru absolument normal de le nommer II pour représenter l'évolution du groupe et du son. Oui, on peut voir cela comme une carte de visite pour nous présenter, sans artifice, dans notre simple vérité.

Pouvez-vous nous parler de la pochette de l'album, c'est un peu une hydre à deux têtes ? il n'y a pas parfois des moments où il y a des divergences et où le corps Twin Souls a du mal à suivre une orientation de l'un qui diverge de l'autre ? Comment gérez-vous cela dans la fratrie ?
Cette pochette a été réalisée par Gabbie Burns, à la base c'était une maquette qu'elle avait fait un peu comme ça. J'avais toujours l'image sur mon téléphone et à chaque fois que je la regardais je me disais que ça ferait une super pochette, alors on l'a retravaillé et voilà ! L'idée d'être sur la pochette nous plaisait vraiment parce que c'est ce qu'on est sur scène, on échange les instruments certes, mais on joue aussi pas mal d'instruments en même temps (guitare + clavier + theremin), qui fait que parfois on a l'impression qu'on est plus sur scène.

Le deuxième EP semble plus mûr dans le sens où vous testez plus de choses. On pense à Sly & the Family Stone notamment, d'où le côté "Soul" ? Mais ce n'est pas du tout votre génération (ni la nôtre) c'est l'influence musicale de vos parents ?
On a fait pas mal de trouvailles après l'enregistrement du premier EP. Ça nous a servi de base de réflexion pour l'enregistrement du second. Yes, on est fan de Sly et sa famille ! On aime beaucoup la musique soul, enfin surtout la musique jouée avec l'âme peu importe le style, c'est ce qu'on cherche à retranscrire à travers notre musique, quelque chose d'authentique qui sort directement de nos instincts les plus sauvages. Nos parents écoutent beaucoup de rock'n roll, c'était la musique de notre père quand il était jeune, puis notre mère a pris le relais et nous a fait connaître tout ça. Une grande part de notre culture musicale vient des vidéos de skate quand on était plus jeunes, notre père, jamais loin derrière, nous disait "Oh, vous connaissez ça ?! C'est The Racounteurs !" ou "Depuis quand vous écoutez Sly & the Family Stone ?" alors merci le skateboard !

Des titres comme "From the left to the right" semblent être composés pour la scène et le mouvement. C'est important pour vous de bâtir ces titres pour le live ? D'ailleurs cela ne vous a pas trop manqué pendant le confinement ?
La scène c'est le premier repère pour vérifier si ta chanson marche ou pas. En général quand le public est fou sur ton morceau, il n'y a pas de doute tu peux foncer en studio l'enregistrer, et après les gens danseront chez eux.
Si bien sûr que ça nous a manqué, mais on n'avait pas le choix alors on a mis notre énergie ailleurs et on a gardé le cap, rester actif et avancer !

The Twin Souls The Twin Souls De quoi parlent vos chansons, vous partez de votre vécu, de votre propre histoire ou vous partez sur de la fiction ?
Nos textes sont assez différents, le point commun c'est qu'on parle de ce qu'on vit, de ce qu'on ressent, et de ce qu'on aimerait ressentir aussi. On cherche à rester proche de l'essentiel, avoir des sujets qui peuvent toucher le plus de monde, pour que les gens puissent s'identifier facilement. Il y a de la fiction aussi, en tout cas la forme peut l'être, le fond sera plus primaire, on aime bien ce mélange, inventer un phénomène qui fait un lien direct avec notre réalité.

Revenons sur le dernier EP en date. Comment vous vous êtes-vous dit "allons demander à Bill Skibbe chez Third Man Record de faire le mastering de notre EP" ? Le mastering donne de l'esprit à l'enregistrement, vous vouliez une patte US sur cet EP ?
Ouais, c'est exactement ça. On voulait que la dernière partie de travail sur notre EP soit vue de façon tout aussi artistique que les précédentes, et donc on a fait appel à Bill Skibbe pour le master. On n'avait pas trop de doute, c'est le son qu'on aime, quand tu sais avec quels artistes il travaille. !

Bill Skibbe a une sorte de signature avec son mastering, vous ne craigniez pas que cela l'emporte sur vos compositions ? Il a pu sublimer vos compos ?
Je pense qu'en effet chaque ingé/artiste à sa patte, nous c'est celle qu'on voulait ! On lui a envoyé les morceaux, 2 heures après il nous renvoie les masters. Au début on s'est demandé s'il avait bâclé parce que c'était trop rapide pour être vrai. Puis on a écouté. Et on a gardé la première version, il avait tout compris à notre musique, aux sons etc. Et il nous a même dit qu'il avait aimé travailler sur nos morceaux et que les enregistrements étaient super bons. Donc honnêtement on était super fiers, et on a compris aussi pourquoi c'était allé aussi vite et bien !

"Ch ch chewa", "Keep keep", "Hey hey", il y a beaucoup de gémellité chez vous-même sans les titres des chansons ? Si vous deviez faire une reprise ce serait du "Hey hey, my my" de Neil Young ?
(rires) C'est vrai que dit comme ça, ça fait groupe de névrosés ! En fait on n'a pas fait exprès du tout. Depuis toujours on appelle nos morceaux par des onomatopées, ou par les premiers mots du texte ou du refrain, parfois c'est temporaire et on trouve un nom plus tard, mais la plupart du temps, on est tellement habitué d'avoir appelé ce morceaux "Keep keep" ou "Hey hey" qu'on le garde comme ça.

Juste avant votre concert parisien sur la terrasse du Trabendo, on vous a senti un peu fébriles alors que sur scène rien ne vous arrête. Il y a toujours un peu d'appréhension ou c'est de la concentration ?
Non pas fébriles ! C'est de la concentration et de l'observation, de la mise en condition. Quand Yarol est dans le groupe qui joue juste avant toi, ben tu restes bien concentré sur la prestation que tu vas faire parce qu'il faut envoyer, Victor et son groupe on vraiment bien introduit la soirée alors nous il fallait que ce soit dingue.

Revenons sur cette date parisienne. Vous avez invité Yarol sur un de vos titres ce n'est pas rien de l'avoir en guest alors qu'il y a quelques temps vous ouvriez pour lui ?
Si c'est incroyable. C'est un artiste qu'on respecte beaucoup, un vrai rockeur, un mec super. On a eu l'occasion d'ouvrir pour lui deux fois au Connexion à Toulouse et au Le Ferrailleur à Nantes, puis il nous a proposé de venir enregistrer un titre chez lui. Ce qu'on a fait avec grand plaisir. La collab c'est super bien passée, on allait justement lui écrire pour lui proposer de faire ce feat, et il nous a devancé dans la proposition pour le Trabendo, alors on était ravis, et ça s'est ressenti sur scène je crois !

Merci pour cette interview. Avez-vous un dernier mot pour nos lecteurs ?
Avec grand plaisir, merci pour tes questions ! Le mot de la fin sera pour le rock n roll ! On a rencontré plein de gens à Paris qui défendaient dur comme fer c'est amour du rock. Après tout c'est la musique la plus éclatante, celle qui te donne envie de danser, pas seulement pour draguer et choper ton date, juste pour être toi-même et te libérer de tout ce que tu as à l'intérieur, c'est salvateur ! Voilà les mots de la fin ! A bientôt sur la route ! Rock on !