Turbonegro - Sexual harassment Depuis sa création dans les années 1980, Turbonegro est une formation culte. Par sa musique mais aussi par sa capacité à survivre en tant que groupe dans la mesure où rien qu'avec ses ex-membres, on peut faire trois groupes différents... Sexual harassment est leur neuvième album studio, le premier avec le nouveau (et quatrième) chanteur Tony Sylvester, et marque le retour au bercail de Rune Rebellion (guitariste d'origine) qui retrouve ainsi Thomas Seltzer (basse) le seul à n'avoir jamais quitté le navire.

Culte par ses nombreuses phases en terme de "style". Les Turbonegro sont encore davantage dans l'ambiance gay-pride avec néons fluos et casquettes cuir sur la pochette en plus de leurs vestes en jean, petits foulards et maquillage option oeil au beurre noir de vilain garçon. A ça, s'ajoutent quelques titres évocateurs comme "Shake your shit machin" (la grande classe) ou "Tight jeans, loose leash" qui promettent une soirée débridée... Culte par sa facilité déconcertante à provoquer l'establishment avec ce genre d'attitude et de morceaux mais aussi en y mêlant le Sexual harassment. Bref ça vanne au douzième degré mais on connaît quelques féministes dénuées d'humour qui seraient capables de s'offusquer et de monter leurs grands chevaux pour clamer qu'on ne peut impunément se moquer d'un tel sujet... Turbonegro a beau changer quelque peu son personnel, il reste aussi irrévérencieux et un peu "jackass" qu'à leurs débuts (l'époque où ils avaient abandonné l'idée de s'appeler NaziPenis car un autre groupe avait déjà eu cette brillante inspiration...).

Culte par sa masse de fans inconditionnels, le groupe risque ici d'en décevoir quelques uns car leur punk mortel et leur hardcore elu s'est bien dilué pour devenir un gros rock suintant la bière. Et même si leur son est moins agressif, les Norvégiens ont gardé le sens du rythme et savent toujours balancer des mélodies accrocheuses servies par un sens du riffing ultra efficace, Sexual harassment est donc une collection de pépites énergiques qui permettent aisément de headbanger en évitant de renverser son gobelet ("Hello darkness", "TNA (The Nihilistic Army)", "Dude without a face"...).
Toujours est-il que Turbonegro est et restera culte, quels que soient leurs choix d'apparence, de son ou leur voix, cet énième album démontre la capacité du combo d'écrire de bonnes chansons même si elles ne sont pas synonymes de révolutions dans un genre éculé. Ecrire de bonnes chansons ? Ca tombe bien, c'est ça qu'on demande... Sur ce, je retourne bouger mon cul...