Ça fait plusieurs années que je suis ces Turbo Panda du Mans, à ne pas confondre avec les Ultra Panda de Tours, même si les deux officient dans un registre rock indé noisy. Plutôt dansant en revanche pour le duo Ultra (à la Death From Above 1979) et plutôt intense pour le trio Turbo (à la Fugazi / Jawbox). J'avais mis les Manceaux sous mes radars car le groupe comprend en son sein un ex Powell, qui avait à l'époque aussi fait ses classes à l'école dischordienne et en était sorti avec les félicitations du jury. Quatre disques (principalement des EPs) en un peu moins de dix ans, Turbo Panda poursuit son petit bonhomme de chemin, discret mais régulier avec donc le dernier né, Jaws. Je parlais de Jawbox à l'instant et c'est vraiment le groupe qui me vient à l'esprit en premier et plus généralement toute cette scène noise post hardcore des années 90's, dans laquelle ont baigné nos pandas, à l'écoute de "Summer camp", qui ouvre cet EP. Son massif, basse claquante, sèche et bien mise en avant, guitare acérée, chant à la McLusky, tantôt plus mélodique et davantage crié, saturé à d'autres moments, batterie qui garde le cap, accentuant le côté répétitif de la rythmique, on sent que le trio maîtrise son sujet et sait où il veut aller. Et on les accompagne volontiers, à moins que ce ne soit eux qui nous amènent, sans faire d'effort et sans comprendre ce qui nous arrive, tout au long des quatre titres de quatre minutes chacun. Le dernier, "Jaws", se démarque légèrement en étant plus lourd, sorte de mélange entre Quicksand et Unsane. Bref, un beau paquet de références pour un groupe qui ne cherche nullement à courir après une mode, un courant musical qui sera remplacé par un autre dans 4-5 ans mais bel et bien à se faire plaisir et ça s'entend. Une espèce en voie de disparition, quoi. Je garde un oeil et deux oreilles sur eux et ne manquerai pas de vous tenir au courant de leurs futurs bienfaits discographiques.
Publié dans le Mag #48