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Hélas, Tim Fromont Placenti, la jeune pousse que l'on doit découvrir ce soir, me laisse malheureusement une première impression tiédasse, de la pop très orchestrée qui peine à capter mon attention... A réécouter sur disque et à revoir sur scène histoire de leur donner une nouvelle chance. Parce qu'on n'est pas du genre à sceller notre avis dans le marbre au W-Fenec. Comment ça, bien sûr que si ?

Au vu de la configuration de la scène, on est heureux de découvrir que Troy Von Balthazar jouera seul ce soir. Non pas que l'on n'avait pas aimé sa dernière tournée où il était accompagné de musiciens mais force est de constater que la magie qu'il incarne prend tout son volume lorsqu'il fait vivre ses morceaux spleenesques seul, la plus belle façon, à mon humble avis, de livrer son sacerdoce émotionnel en pâture. Puis, avec des musiciens, son répertoire évoque un peu trop le Chokebore d'It's a miracle.
Un rideau rouge, deux chaises, un ampli, deux guitares, une petite lampe offrent une ambiance tamisée. La soirée promet d'être lovely. Et comme toujours, la magie ineffable opère durant une grosse heure, le bonhomme a toujours un talent incroyable pour vous donner envie de vous pendre dans les toilettes avec vos lacets de baskets. Le set s'entame sur "Tiger vs pigeon", un des jolis morceaux du nouvel album sorti via Vicious Circle il y a quelques semaines. Puis après, c'est une machine de guerre pop qui déroule tout son savoir-faire. Le musicien nous fait revivre quelques belles compositions de sa carrière solo : "Rainbow", "Communicate", "Cats"... toujours entrecoupé de petites interventions entre causticité et mélancolie. Les fans de Chokebore sont nombreux ce soir et ont un avis mitigé sur la prestation. Mais pas votre serviteur. Après un show à la durée raisonnable, Troy quitte la scène, ça sent le sacro-saint rappel... Et c'est effectivement le cas : "Days of nothing" (issu de Taste for bitters de qui vous savez...), et le hanté "I block the sunlight out" qui nous ensorcelle avec son beat mécanique... Très beau live par un grand Monsieur de la musique indé.

Comme à son habitude, Troy vient à la rencontre du public, discute, vend quelques vinyles et votre serviteur quitte La Maison Folie avec la douce impression de s'être pris 3-4 déceptions amoureuses en pleines tronches. Oui, je suis sensible sous mes airs de mec bourru.